Par Serge Aimé Bikoi
Lauréat de la 31ème promotion de l’Esstic (École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication), Alain Njipou Pesakue a été, au départ, chef service culture au quotidien “Le Messager”. Puis, il est devenu coordonnateur de la rédaction. Quelques années plus tard, A. Njipou est rédacteur-en-chef et, au bout du compte, conseiller du directeur de la publication, Jean François Channon.
Ses camarades de promotion et différents observateurs de la scène publique retiennent de A. Njipou l’image d’un travailleur acharné et infatigable.
“Un professionnel aux qualités exceptionnelles. Comme certains de nos compatriotes, il a souffert, pendant près de dix ans, d’une insuffisance rénale qui l’obligeait à subir deux séances de dialyse chaque semaine. Très coûteuse, cette terrible maladie qu’il a affrontée, avec courage et foi, pendant près d’une décennie, a malheureusement eu raison de lui samedi”,
indique Joseph Roland Djotie, journaliste.
Eric Roland Kongou, un autre camarade de promotion, se souvient avoir commandé, depuis la France, et offert un livre à A. Njipou, dont le titre est “Comment vivre avec l’insuffisance rénale”, maladie dont il souffrait. Alain avait alors dit à Eric Roland: “Tara, je vais essayer d’adopter cette hygiène de vie prescrite dans ce livre”. “Du jour au lendemain, ajoute E.R. Kongou, Pes(Pesakue) a littéralement adopté une nouvelle vie: bye bye les petites Guinness, bye bye les “bruits” du week-end. Place désormais à ses deux nouveaux combats : ses séances de dialyse et la recherche du pain quotidien”.
Ses proches se sont rendus, en fin de compte, que le journaliste malade était devenu résilient, qu’il vivait avec sa maladie.
“Un mal qu’il a dompté. Fièrement. La preuve, il était l’un des plus actifs dans le forum WhatsApp de la 31ème promotion de l’Esstic, nous annonçant, d’ailleurs, régulièrement ses rendez-vous médias. À force de dompter son mal sans jamais tâcher de laisser apparaître ses souffrances au monde extérieur, on a fini par oublier que Pes était malade”,
conclut Kongou.
Le dernier événement médiatique qu’il a couvert remonte au 19 septembre 2023 à Douala. Le grand reporter est venu couvrir la rentrée du Redhac (Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale). À la fin de cet événement, las d’attendre qu’il soit désintéressé par la cellule de communication de cette organisation internationale de défense des droits humains, il m’interpelle et dit:
“Serge Aimé, vous ne vous occupez pas vite des malades ici?”
C’est ainsi que je saisis, fort opportunément, une collaboratrice de la cellule de communication du Redhac, qui, aussitôt, appelle Alain Njipou à venir rentrer en possession de son perdiem. C’était le dernier jour de notre rencontre. A Njipou meurt à l’âge de 48 ans et laisse une veuve, des enfants et une famille éplorés.
Après Albert Honoré Étamé Kouoh, mort en janvier 2013 des suites de maladie aussi, c’est ainsi le deuxième journaliste du Quotidien de la rue des Écoles qui quitte la scène en dix ans. Il va rejoindre, dans les cieux, d’autres aînés du quotidien “Le Messager” décédés, en l’occurrence Pius Njawe, ancien fondateur dudit journal, Célestin Lingo, ancien éditorialiste, Jean-Baptiste Sipa, ancien Directeur de la publication.
