Par Sasha Blanche
L’ambassadrice des Pays-Bas a annoncé le 29 septembre que son pays renonçait à financer la construction d’un hôpital promis il y a de longues années, un projet bloqué depuis la violente répression de manifestations antigouvernementales en 2018. Depuis, cette répression s’est accentuée et le Nicaragua, sous le coup de sanctions internationales, s’est encore un peu plus isolé sur la scène internationale, avec différentes annonces ces derniers jours.
Le Nicaragua a multiplié les coups de force contre les pays occidentaux qu’il accuse d’ingérence. C’est d’abord le Vatican qui en a fait les frais, il y a sept mois, avec l’expulsion du nonce apostolique, une première mondiale ; l’Église catholique qualifiée de « dictature » mercredi encore par Daniel Ortega; un président au pouvoir depuis 15 ans et réélu l’année dernière lors d’un scrutin sans opposition.
Son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, a aussi rappelé vendredi que le nouvel ambassadeur américain, tout juste confirmé, ne mettrait pas un pied sur le territoire. Le diplomate avait qualifié le Nicaragua de « dictature », lors de son audition devant le Sénat américain.
Toute condamnation sanctionnée
Plus tôt cette semaine, c’est l’ambassadrice de l’Union européenne, arrivée il y a à peine un an, qui s’est vu déclarer persona non grata. En début de semaine, Bruxelles avait réclamé le retour de la démocratie au Nicaragua et la libération des prisonniers politiques.
Le couple Ortega s’applique donc à sanctionner toute condamnation de son régime à l’étranger. Au Nicaragua, il fait déjà taire toute voix critique depuis 2018 : opposants en prison ou en exil, plusieurs centaines d’Ong fermées, censure des médias… L’antenne de Cnn en espagnol a été coupée cette semaine, après 25 ans de présence dans le pays.
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