Par Sandra Embollo
Après les Français, les militaires américains pourraient à leur tour être chassés du Niger. Le régime des généraux au pouvoir à Niamey depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 a dénoncé le 16 mars 2024, « avec effet immédiat », l’accord de coopération militaire passé avec les États-Unis en 2012, affirmant que la présence américaine était « illégale ».
Un revers de taille pour les autorités américaines qui possèdent une base aérienne de premier plan à Agadez qui leur permet de surveiller l’ensemble de la bande sahélo-saharienne.
Jusqu’au bout, les États-Unis ont pensé pouvoir sauver leurs installations militaires, installations stratégiques puisque les bases américaines en Afrique sont plutôt rares. L’US Africom, c’est essentiellement une empreinte à Djibouti et une au Niger à Agadez avec la base aérienne 201.
Sur le millier de militaires américains déployés au Niger, 700 sont présents sur cette base où les moyens aériens sont importants. Selon les derniers décomptes, il y a aujourd’hui sur les tarmacs deux avions de renseignement électro magnétiques, deux hélicoptères de manœuvres et surtout une dizaine de drones MQ 9 Reaper. Format qui peut gonfler avec des pics de 15 à 20 machines en cas de crise. Les drones Reaper permettent à l’armée américaine d’avoir un regard sur l’ensemble du Sahel et en particulier sur la Libye qui est la voie d’accès vers la Méditerranée et d’y faire planer une menace armée.
Quel plan B
Ce départ contraint est donc un immense revers pour Washington qui, jusque-là, s’était montré très conciliant avec la junte. Ils ont cru, note un officier français de haut-rang, pouvoir « faire ami-ami » avec le Général Barmou, chef d’état-major des forces armées nigériennes (Fan), formé aux États-Unis.
Les États-Unis vont désormais devoir trouver un plan B. « Peut-être seront-ils motivés pour trouver une solution avec nous ? », laissent entendre les militaires français, car le Tchad serait la destination la plus logique, mais cela relève encore d’une feuille blanche.