Par Arlette Akoumou Nga
Le bilan s’alourdit au Niger. Des pluies exceptionnelles y ont fait 339 morts et plus d’un million de sinistrés dans tout le pays depuis juin, a annoncé mardi 8 octobre l’Agence nigérienne de presse (Anp), un média d’État. Un précédent bilan du ministère nigérien de l’Intérieur faisait état le 4 septembre de 273 morts, plus de 700 000 sinistrés et 278 blessés.
Au 23 septembre, les inondations ont causé “339 pertes en vies humaines”, fait 383 blessés et 1 176 528 sinistrés, précise l’Anp qui cite la Protection civile, qui dépend du ministère de l’Intérieur.
Selon l’Anp, quatre régions sont sévèrement touchées : Maradi (centre-sud, 111 morts), Tahoua (ouest, 99 morts), Zinder (centre-est, 65 morts) et Dosso (sud-ouest, 22 morts). Niamey, la capitale, a enregistré 9 morts.
L’agence rapporte également d'”importantes pertes” de matériel, de bétails et vivres.
L’intense saison des pluies n’a pas épargné le nord du pays, très désertique, où elle a fait 8 morts et mis en péril la ville historique d’Agadez, dont sa célèbre mosquée érigée en 1515 et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
À Zinder, les pluies ont entraîné l’effondrement d’une mosquée construite il y a plus de 200 ans.
Des inondations dévastatrices, la rentrée repoussée
Certaines zones du pays ont enregistré “jusqu’à 200 %” d’excédent de pluies par rapport aux précédentes années, selon les services de la météorologie nationale. La saison est déjà terminée dans les zones plus arides et tire à sa fin dans le sud humide, notent-ils.
En raison des dégâts causés dans les écoles et leur occupation par des milliers de déplacés, le gouvernement a repoussé au 28 octobre la rentrée scolaire, initialement prévue le 2 octobre. Mi-septembre, il avait assuré avoir assisté plus de 700 000 sinistrés avec plus de 8 000 tonnes de céréales, des moustiquaires, des couvertures, ou des tentes. Depuis quelques années, les inondations sont récurrentes dans tout le Niger pendant la saison des pluies, qui dure de juin à septembre. Celles de cette année ont été particulièrement dévastatrices. Un paradoxe dans cet État très sec où les mauvaises récoltes sont habituellement dues à la sécheresse.
En dépit des importants dégâts, “cette saison augure de bonnes récoltes agricoles”, note toutefois le ministère de l’Agriculture.