Par Sandra Embollo
Les relations entre l’exploitant présent au Niger depuis 50 ans et les autorités se sont tendues après le putsch du 26 juillet dernier. Le site avait d’abord été fermé, avant de réouvrir, puis de fermer à nouveau. L’exploitation avait dû être interrompue, faute de pouvoir être approvisionnée en matériaux nécessaires à son fonctionnement.
«Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d’exploiter le gisement, et ce malgré la reprise des activités sur site conformément aux attentes qu’elles avaient exprimées», a fait savoir le groupe français.
Le 12 juin, Orano avait pourtant annoncé le démarrage de travaux préparatoires à la mise en exploitation de ce gisement. Des infrastructures avaient été réouvertes depuis le 4 juin 2024 pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux. Le groupe dit «s’inquiéter de l’impact négatif qu’aura cette décision de retrait du permis d’exploitation du gisement sur le développement économique, social et sociétal de la région». Il ne s’interdit pas de contester la décision du retrait du permis d’exploitation devant la justice nationale ou internationale.
En marge de la publication de ses résultats annuels en février, son DG Nicolas Maes avait pris soin de relativiser l’importance de la production nigérienne d’uranium à l’échelle mondiale : 1800 tonnes sur 70.000 tonnes. L’année dernière, seules 1200 tonnes ont été expédiées depuis le Niger. Le pays pèse 15% de la production du groupe, un poids « significatif mais qui n’est pas de nature à mettre le système en péril », avait-il alors expliqué.
La production d’électricité en France repose à près de 70% sur son parc nucléaire. L’accès à l’uranium reste donc une pierre angulaire de la poltique énergétique française.