Par Joël Onana
L’usine de traitement d’uranium de la Somaïr (Société des mines de l’Aïr), filiale du groupe français Orano au Niger, a recommencé à produire très progressivement après une interruption de plusieurs mois qui faisait suite au coup d’Etat militaire de juillet, selon une annonce faite le 16 février 2024 par la direction. « Elle a redémarré……
Orano va pouvoir reprendre ses activités au Niger. Ce vendredi, le groupe français spécialiste du combustible nucléaire a indiqué avoir « réussi à récupérer un certain nombre de réactifs, en volume réduit pour le moment » pour permettre le redémarrage de la production, a indiqué Nicolas Maes, directeur général, cité dans un communiqué, en précisant que l’usine « a redémarré tout doucement depuis ce week-end ».
Pour rappel, après le coup d’Etat intervenu le 26 juillet au Niger, l’usine de traitement d’uranium de la Somaïr, filiale d’Orano, avait réduit sa production puis avait été placée en maintenance anticipée début septembre. Le site faisait alors face à l’épuisement des stocks de réactifs chimiques essentiels au maintien de sa production, du fait de la fermeture des frontières de pays voisins du Niger, avait indiqué à l’époque un porte-parole du site.
L’année dernière, du fait des perturbations, l’usine a produit 1.100 tonnes de concentré d’uranium au lieu des 1.800 tonnes attendues, dans un marché mondial de l’uranium estimé à 70.000 tonnes par an. Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d’uranium naturel selon des chiffres de 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA).
Les enjeux pour le groupe sont de continuer à « alimenter l’usine avec les réactifs dont elle a besoin (puis de) trouver des voies pour exporter l’uranium », ce qui représente un défi logistique en raison de frontières encore fermées, a-t-il admis. Ces routes devront être « à la fois sûres » et respecter « les différentes sanctions », a souligné le directeur général.
Orano est redevenu rentable en 2023
Malgré ses déboires au Niger, Orano a annoncé ce vendredi un résultat net part du groupe à 217 millions d’euros en 2023, contre une perte de 377 millions d’euros en 2022.
Le groupe qui emploie 17.000 salariés dans 17 pays, a aussi vu son chiffre d’affaires croître de 13,1% à 4,8 milliards d’euros, soutenu par des prix à la hausse et une augmentation de l’activité de transformation de l’uranium (amont) et de traitement des matières radioactives (aval). Il s’agit, pour cet indicateur, du « meilleur résultat » de l’entreprise depuis la restructuration de l’ex-Areva en 2018, a déclaré à l’AFP David Claverie, directeur financier. Il dépasse en outre les objectifs revus à la hausse au 1er semestre. Orano bénéficie de « la bonne dynamique des activités (et) un meilleur rendement des actifs de fin de cycle (démantèlement, NDLR) » sur les marchés financiers, a-t-il expliqué.