Par Sandra Embollo
Les habitants d’Abuja, la capitale du Nigeria, et ses alentours, notamment les diplomates occidentaux, sont de plus en plus préoccupés par l’insécurité à la suite d’une évasion massive en juillet à la prison de Kuje. Plus de 400 détenus s’étaient alors échappés, notamment des dizaines de djihadistes présumés. La police et l’armée avaient annoncé avoir renforcé les mesures de sécurité dans et autour de la capitale mais Abuja est entourée de zones montagneuses et boisées qui sont difficiles à sécuriser.
A la suite des multiples avertissements occidentaux (notamment de la part de la Grande-Bretagne, de Canada et de l’Australie), les autorités du Nigeria avaient assuré que «toutes les précautions nécessaires avaient été prises». Son porte-parole, Peter Afunanya, a ajouté que des avertissements similaires avaient déjà eu lieu et appelé au calme.
Mais cela n’a pas convaincu les Etats-Unis. Face au «risque accru d’attaques terroristes», Washington a ordonné, jeudi, le départ du personnel diplomatique non essentiel et de leurs familles d’Abuja, selon un communiqué du département d’Etat. Mardi, Washington avait déjà autorisé ces personnes à quitter la ville si elles le souhaitaient.
Plusieurs ambassades occidentales, dont celle des Etats-Unis, ont par ailleurs récemment recommandé à leurs ressortissants de limiter leurs déplacements dans le pays.
Les djihadistes attaquent généralement dans les régions du nord-est du Nigeria, éloignées de la capitale fédérale, mais des cellules islamistes existent dans d’autres régions du pays. Mais des cellules islamistes existent dans d’autres régions du pays. La dernière attaque islamiste visant Abuja, menée par le groupe Boko Haram, a eu lieu en 2014. Abuja est, de plus, bordée d’Etats confrontés à des niveaux très élevés de banditisme, avec des bandes lourdement armés qui tuent, kidnappent et pillent des villages entiers.