Par Sandra Embollo
Chris Hipkins est officiellement devenu mercredi 25 novembre le nouveau Premier ministre de Nouvelle-Zélande, succédant à Jacinda Ardern lors d’une cérémonie d’investiture à Wellington.
“C’est le plus grand privilège et la plus grande responsabilité de ma vie”, a déclaré Chris Hipkins, 44 ans, en se disant “motivé” et “enthousiaste” face aux “défis qui se présentent”.
Chris Hipkins a été salué pour son mandat de près de deux ans en tant que ministre en charge de la lutte contre le Covid-19, dans un pays qui a fermé ses frontières pour conjurer la pandémie et ne les a rouvertes qu’en août 2022.
La semaine dernière, Jacinda Ardern, 42 ans, a stupéfié la Nouvelle-Zélande en annonçant abruptement son retrait du pouvoir, moins de trois ans après avoir obtenu un second mandat à l’issue d’une victoire électorale écrasante. Elle a affirmé n’avoir “plus assez d’énergie” pour continuer à exercer ses fonctions, après cinq années marquées par une éruption volcanique meurtrière, le pire attentat jamais perpétré dans le pays et la pandémie de Covid-19.
“Je pars avec un sentiment de gratitude après m’être acquittée de ce merveilleux rôle pendant tant d’années”, a-t-elle affirmé mardi à la presse à Ratana (nord), sous les applaudissements de quelques spectateurs, lors de son dernier déplacement public en tant que Première ministre.
Mais la popularité du gouvernement travailliste (centre gauche) s’est dégradée ces derniers mois en raison d’une récession menaçante et d’une résurgence de l’opposition conservatrice.
C’est à Chris Hipkins, qui s’est fait connaître en dirigeant la réponse musclée de son pays au coronavirus, que reviendra la lourde tâche de relancer sa popularité avant les élections générales d’octobre 2023.
Le nouveau Premier ministre a déjà fixé le cap :
“Le Covid-19 et la pandémie mondiale sont à l’origine d’une crise sanitaire. À présent, cette crise est aussi économique, et c’est sur ce point que mon gouvernement se concentrera”.
a-t-il souligné.
Chris Hipkins, qui se décrit comme un “passionné de plein air” aimant le Vtt, la randonnée et la natation, a étudié la politique et la criminologie à l’Université de Victoria et a ensuite travaillé dans le secteur de la formation industrielle.
À Wellington, le Premier ministre néo-zélandais, tout juste investi, a également qualifié d'”absolument odieuses” les attaques que sa prédécesseure a subies lorsqu’elle était à la tête de l’État.
Départ salué à l’étranger
Si la démission de Jacinda Ardern a déclenché un débat à l’échelle nationale au sujet du dénigrement des femmes dirigeantes, particulièrement sur les réseaux sociaux, l’ancienne Première ministre a affirmé mardi qu’elle “détesterait” que son départ soudain soit perçu comme une critique envers son pays.
À l’étranger, son départ a été salué par plusieurs personnalités, dont le prince William, qui a été l’un des premiers à féliciter celle qui est devenue, au cours de son quinquennat, le symbole mondial d’une politique progressiste.
“Merci Jacinda Ardern pour votre amitié, votre leadership et votre soutien au fil des ans, notamment au moment de la mort de ma grand-mère”.
a-t-il écrit sur Twitter.
Le chanteur folk britannique Yusuf “Cat” Stevens, qui s’était produit en Nouvelle-Zélande lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat de Christchurch en 2019, a également salué l’ancienne Première ministre sur ce réseau social, la remerciant d’avoir “gardé les Néo-Zélandais soudés” après cette attaque contre la communauté musulmane.
Jacinda Ardern, qui continuera à siéger au Parlement, a annoncé son intention de prendre ses distances avec les joutes oratoires politiques.