Par Ilyass C. Poumie
Comme l’avait déjà été l’ancien Président de l’instance faîtière du football camerounais Iya Mohamed arrêté le lundi 10 juin 2013; quelques semaines seulement après la déculottée du Cameroun face aux éperviers du Togo à Lomé, un certain 23 mars de cette même année, un observateur du Landerneau politique, prédit le pire pour le natif de Minta.
Tandis que Mebara, Inoni, Marafa avaient plus d’une fois eus l’occasion de se faire la belle ; il est surprenant, argumente un chroniqueur judiciaire sous anonymat, de constater que ces futures prises de l’opération épervier n’avaient pas vu le danger venir. Rassurés par Paul Biya ; tous ou presque étaient naïvement revenus se jeter dans la gueule du loup ; alors qu’une ou plusieurs occasions en or, leur avaient été offertes pour prendre la poudre d’escampette.
Limogé du ministère des relations extérieures, Jean Marie Atangana Mebara a affirmé, dans son ouvrage consacré aux secrétaires généraux de la présidence de la République, que lors d’une évacuation sanitaire en Belgique ; ses proches, lui avaient formellement suggéré de ne plus retourner au bercail, où il était sous le coup d’une arrestation.
” D’autant plus que je ne me reprochais de rien; je me suis donc résolu à revenir au Cameroun pour achever ma convalescence et me mettre à la disposition de la justice”
a reconnu le concerné.
Entendu à la direction de la police judiciaire ; l’ancien Ministre d’État Sgpr accusé d’un détournement de 4,4 millions d’euros, dans le cadre du dossier de l’achat foireux d’un aéronef présidentiel avait été placé en garde à vue, puis écroué. En Juin 2016, il avait été condamné par le tribunal criminel spécial à peine porté sur les fonts baptismaux, à 25 ans d’emprisonnement ferme. Malgré un arrêt rendu par le secrétariat de la mission africaine des droits de l’homme et des peuples le 26 juillet 2012, l’ancien Ministre est toujours sous les verrous.
Dans sa seconde lettre parue le 09 mai 2012; c’est à dire, après son arrestation survenue le 16 Avril 2012, l’ancien Ministre de l’administration territoriale Marafa Yaya affirme :
“Au cours d’une audience en date du 30 novembre 2007, alors que je vous ai fait part de mon désir de démissionner, vous m’avez expliqué que vous avez encore besoin de moi et qu’en ce qui vous concernait, vous me faisiez encore entièrement confiance“.
Les camerounais connaissent la suite de l’histoire ; limogé une fois de plus du gouvernement, l’ex ministre d’État avait été écroué. Condamné également à 25 ans de prison par le tribunal de grande instance du Mfoundi. Le célèbre prisonnier du Sed ; y reste maintenu, malgré un arrêt du groupe de travail de l’Onu émit en sa faveur le 2 juin 2016.
Idem pour l’ex Premier Ministre Chief Inoni Ephraim qui – impliqué dans l’affaire du BBJ 2- avait entrepris ; sous les recommandations de son épouse Gladys à s’installer aux États-Unis après son départ de l’immeuble étoile. Selon des informations confidentielles, le natif de Bakinguily avait été invité par Paul Biya lui même, de retourner dare dare sur Yaoundé, où il avait d’importants dossiers à traiter. Inoni lui ayant fait part du fait qu’il ne possédait pas de résidence à Yaoundé ; la présidence de la république avait ordonné qu’une suite lui soit trouvée au Hilton Hôtel. Une fois de plus ; les mêmes causes produisirent les mêmes effets. Condamné à 20 ans ferme par le tribunal criminel spécial ; il purgea sa peine à la prison centrale de Kondengui, avant de bénéficier d’une évacuation sanitaire pour l’Allemagne. Aux dernières nouvelles, l’intéressé serait libre de ses faits et gestes à Paris.
Dans un cas comme dans l’autre; les collaborateurs du chef de l’État suscités avaient déjà fait l’objet de retraits de passeports, d’interdictions de sortie du territoire et de rumeurs d’emprisonnement. Au même titre que l’actuel ministre Ferdinand Ngoh Ngoh sur la sellette depuis plusieurs mois; ces pauvres victimes avaient choisi d’ignorer le danger. Cité dans le dossier de la Can avorté de 2020 ainsi que sur le scandale du Covid-gate ; chiffré à plus de 200 milliards de Fcfa, plus d’un observateur averti pense que Ferdinand Ngoh Ngoh est un “éperviable en sursis”. Jusqu’à quand ?