Par Arlette Akoumou Nga
Les partisans d’Imran Khan accusent le gouvernement et l’armée de vouloir évincer l’ex-Premier ministre de la scène politique afin qu’il ne puisse pas se présenter aux prochaines élections qui devraient avoir lieu dans les prochains mois. De son côté, le gouvernement réfute. Il n’y a aucune vendetta politique contre Imran Khan, a assuré un ministre lors d’une conférence de presse. « Personne n’est au-dessus de la loi au Pakistan», a-t-il ajouté.
Depuis mardi, la situation est donc très tendue au Pakistan. De violentes manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays et des incidents sont rapportés depuis ce mercredi dans plusieurs villes. L’armée a été appelée en renfort dans les provinces du Pendjab et de Khyber Pakhtunwa. Ces deux provinces connaissent des tensions sans précédent. Un poste de police a été saccagé à Lahore et des émeutes sont rapportées dans la ville. Selon la police, près de 1 000 manifestants ont été arrêtés dans la province du Pendjab, la plus peuplée du pays, et 130 membres des forces de l’ordre ont été blessés. À Peshawar, dans le nord du pays, des manifestations ont dégénéré en affrontements entre manifestants et les forces de l’ordre. Au moins un manifestant a été tué et une douzaine sont blessés.
Des manifestants ont aussi tenté de pénétrer dans un campement de paramilitaires. D’autres ont vandalisé, puis mis le feu aux bureaux locaux de la radio nationale. Un journaliste sur place a confié à notre source avoir fui en voyant les manifestants envahir les locaux. « J’ai eu peur pour ma vie », a-t-il précisé.
Et comme mardi, les forces de l’ordre répondent parfois en tirant à balles réelles au-dessus des foules de manifestants. Il y aurait plusieurs victimes parmi les partisans d’Imran Khan, mais il est difficile d’avoir des informations exactes à ce stade. Les écoles sont fermées, plusieurs entreprises, organisations internationales ont demandé à leurs employés de travailler de chez eux.