Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Omar Bongo 0ndimba, de regrettée mémoire, rappelait un jour à ses adversaires politiques qu’une seule personne pouvait s’asseoir sur le fauteuil présidentiel et que pour l’heure, il y était assis, sur la seule place disponible. L’ex président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo le disait en d’autres termes. “Ne vous fiez pas au fauteuil vide, son titulaire est là! “, prévenait en riant l’opposant devenu président de la République. Les trônes dans les monarchies ou les fauteuils dans les cadres républicains sont un des éléments visibles de la dévolution ou de l’appropriation du pouvoir.
Dans le conte africain “le lièvre et le chien”, le lièvre expose à l’Assemblée de tous les animaux que le Chien est indignement assis sur le trône de la Majesté, en lui jetant un os sur lequel il se jette sans vergogne au prix de son trône. Ainsi, le le fauteuil est là pour et celui qui est en est digne. Les trônes, les fauteuils et le pouvoir viennent de Dieu. Or, en démocratie, la voix du peuple est la voix de Dieu. Tous les rois, les chefs d’État ont toujours été préoccupés par ce qui adviendra après eux. C’est pourquoi de leur vivant, ils posent des actes pour mettre en scène leur dauphin, leur progénitures avec des fortunes diverses. Le président Omar Bongo avant de quitter ce monde avait tout fait et préparé le système politique de son pays pour qu’Ali Bongo soit aux commandes après lui. La suite est connue. Il en va de même de Gnassingbé Eyadema au Togo avec son fils Faure Eyadema. Par contre, Abdoulaye Wade, en dépit de toutes les précautions prises pour installer son fils Karim Wade aux affaires après lui, a lamentablement échoué. Ce n’est pas seulement le lien filial qui motive les chefs d’État à l’heure de passer la main. Le président Ahmadou Ahidjo à tout fait pour que son dauphin soit Paul Biya, ou Léon Mba au Gabon qui à fait d’Omar Bongo son dauphin tout comme Lêopold Sédar Senghor en à fait d’Abdou Diouf. Mais la chose ne se passe pas toujours comme souhaitée.
Bassirou Diomaye Faye vient de rafler la mise devant le candidat de Macky Sall Ahmadou Mba au Sénégal. Au Ghana, Jerry Rawlings avait cédé en 2000 le pouvoir à son opposant, John Kufuor ou entre John Dramani Mahama et Nana Akufo-Akufo-Addo, il y a quelques années. On peut de ce point de vue, citer les exemples d’alternance au Nigéria.
Passion de feu et de sang
Ce tableau de jeu politique feutré mais sans merci n’occulte en rien le déchaînement de pulsions des plus violentes pour s’accaparer du fauteuil. Les pays du Sahel, en l’occurrence le Mali, le Burkina Faso, le Niger ou la Guinée sont lâ pour rappeler l’intrusion de la violence dans le champ politique. Plus proche du Cameroun, il y a le Gabon qui a connu un coup de force récemment ou le cas du Maréchal du Tchad qui a perdu la vie au champ de bataille il y a quelques années. Le Soudan est à feu et à sang suite à l’antagonisme entre deux frères d’armes d’hier pour la quête du fauteuil présidentiel.
A côté de la violence ouverte, il y a des cas plus soft. En Tunisie, Ben Ali s’est emparé du pouvoir de Bourguiba au nom de la sénilité. Tout comme en Guinée, la mort du président de la République Lansana Conté va pousser les militaire à s’emparer du pouvoir. De même, en Algérie, la maladie à causé la chute d’Abdelaziz Bouteflika en 2019. Comme on le voit, la lutte pour le fauteuil n’est pas une mince affaire.