Par Léopold Dassi Ndjidjou
Abdelmadjid Tebboune, a reçu le 25 août dernier son homologue hexagonal, Emmanuel Macron. Si les deux hommes ont marqué leur satisfécit à la fin de la visite, la grande nouvelle qui sonne comme une duplication du discours élyséen tenu à Yaoundé en fin juillet dernier, est la promesse de la mise sur pied d’une commission mixte des historiens des deux pays pour essayer d’épurer le passif colonial sanglant.
Il y a lieu de retenir que l’Algérie et le Cameroun, sont les deux territoires en Afrique où la France a eu à mener ou à subir les guerres d’indépendance. En Algérie, le Front de libération nationale (Fln), les indépendantistes tout comme l’Union des populations du Cameroun (Upc), ont mené une guerre sans merci contre l’armée française.
Au pays de Boumediène, on estime que plus de 250 000 Algériens sont tués dans cette guerre (dont plus de 140 000 combattants, ou membres du Fln), et jusqu’à 2 000 000 envoyés dans des camps de regroupements (sur une population de 10 000 000 de personnes à l’époque). Près de 25 600 militaires français sont morts et 65 000 blessés.
Au Cameroun, les chiffres sont plus effroyables, et tournent selon les historiens entre « huit cent mille et un million de morts dans la région des Hauts-Plateaux et dans les autres villes telles Douala, Yaoundé, Sangmélima, Ebolowa, Nkongsamba » comme l’affirme par exemple Jacques Kago Lélé.
Emmanuel Macron a enfin décidé de mettre une fois pour toute, ces deux gangrènes historiques qui oblitèrent lourdement les relations diplomatiques décomplexées et sans tabous avec les deux pays africains.
En attendant la mise sur pied de ces deux institutions de travail sur la mémoire historique, on est déjà curieux sur sa date de mise en œuvre, sa composition, ses moyens et son champ d’investigation. C’est sans conteste, une page importante de l’histoire des deux pays qui s’ouvre.