Par Joël Onana, Avec Afp
Ils sont quelques centaines de manifestants en route pour la capitale afin de tenter une seconde « prise de Lima ». Des autobus ont été affrétés au départ de plusieurs villes du sud du pays : Ilave, Juli, Juliaca… , des districts de Pomapata, Yunguta, Sepita, etc, rapporte l’Agence France presse. Les vidéos circulent sur le réseau TikTok. Dans le sud du Pérou, à quelque 1400 km de Lima, la mobilisation ne baisse pas. Depuis deux mois, la zone est paralysée. Blocages routiers, manifestations quasi-quotidiennes, grèves illimitées… quand, dans le reste du pays, la situation est quasiment revenue à la normale, rapporte notre source.
Ces manifestants de Puno, la plupart d’origine aymara, appellent à manifester une nouvelle journée d’action dans la capitale, après celle du 19 janvier.
Une « mobilisation pour la dignité et le patriotisme », pour demander la démission de la présidente Dina Boluarte, et le retrait des militaires envoyés dans le sud pour contrôler et réprimer les mobilisations. Ils reprochent à la nouvelle présidente d’avoir trahi Pedro Castillo, déchu il y a bientôt trois mois, et la violente répression des manifestations du mois de janvier : près de 50 morts et des centaines.
Des enquêtes en cours sur les violences
C’est à Juliaca, principale ville de cette région andine, que les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont été les plus violents. Ainsi le 9 janvier, 18 civils sont morts et un policier a été blessé. Le bureau du procureur du Pérou a ouvert une enquête sur l’action des forces de l’ordre lors de cette journée sanglante. En outre, le ministre de la Défense a confirmé lundi à une radio locale qu’une enquête interne au sein de la police était en cours sur la gestion par les forces de l’ordre des manifestations antigouvernementales.
Une grande partie du pays est sous état d’urgence.