Par Sandra Embollo, Avec Afp
Le gouvernement étend ainsi dans certaines régions l’état d’urgence national qui était en place depuis un mois.
Sont désormais concernées, pour 30 jours, la capitale Lima et le port de Callao, trois provinces et les départements de Cusco et Puno dans le sud du Pérou. C’est là que les manifestations sont les plus intenses depuis bientôt deux semaines. Une centaine de routes sont encore bloquées.
L’état d’urgence permet donc à l’État d’envoyer l’armée pour lever les barrages. La mesure permet aussi de restreindre, si besoin, les déplacements des habitants, la liberté de réunion. À Puno, dans le sud-est, les habitants ont pour consigne de rester chez eux entre 20h et 4h du matin sauf dérogation.
Malgré cela, des milliers de manifestants au Pérou convergeaient vers Lima pour y protester en masse ce lundi. Au moins trois mille personnes d’Andahuaylas (sud-est), un des épicentres des manifestations en décembre, se préparaient dimanche après-midi à se rendre en véhicules et en camions dans la capitale péruvienne, a rapporté la radio Rpp, citée par l’Afp.
D’après de récents sondages, 71% des Péruviens désapprouvent la politique de la présidente Dina Boluarte. 88% s’oppose au Congrès. Et la moitié de la population s’identifie aux manifestants. C’est moins qu’en décembre.
Dina Boluarte a répété samedi qu’elle ne renoncerait pas. Elle qualifie les manifestants de « petits groupes d’agitateurs violents » et semble ignorer les revendications sociales des protestations.