Par Reagan Kakani
Depuis Début octobre, les hostilités opposent des groupes armés d’autodéfenses locaux communément appelés les “Wazalendos” et la milice du M23. 50 jours plus tard, les affrontements se poursuivent encore dans plusieurs localités des territoires de Rutshuru, Nyirangogo et Masisi.
Plusieurs familles ont depuis été obligés de quitter leurs habitations, par peur des représailles des rebelles.
Depuis début novembre, la milice du M23 a repris plusieurs villages du Territoire de Masisi qui été repassé en octobre entre les mains des groupes armés locaux.
Douze mille familles se sont par conséquent concentrées dans le site spontané à Bihambwe, en Territoire de Masisi, rapporte la société civile locale.
Elles vivent dans des mauvaises conditions, dormant dans des habitations de fortune, ou à la belle étoile. Ils manquent également d’eau potable et de nourriture, ajoute la même source.
La société civile locale dit craindre l’apparition des maladies à cause de leurs mauvaises conditions de vie.
« Plusieurs milliers de familles déplacées croupissent dans une misère inédite, par exemple le site ou le camp de déplacés spontané s’est érigé à Bihambwe compte au moins 12 000 ménages. Des enfants exposés à des risques et périls, les femmes, les personnes de troisième âge, etc. Et aucune installation hygiénique, ce sont des populations exposées à tous les risques possibles », rapporte Télésphore Mithondeke président de cette structure citoyenne.
M. Mithondeke affirme qu’il y a nécessité que des mesures humanitaires urgentes soient prises en faveur de ces familles déplacées. Ces ménages sont venus des cités de Kitchanga, Burungu, Kausa, Petit Masisi et ailleurs.
Le mouvement du 23 mars dit avoir repris les hostilités après que Kinshasa a refusé d’établir un dialogue avec les rebelles. Une version rejetée par Kinshasa. Les douze milles familles des déplacés internes du territoire de Masisi s’ajoutent à plus de deux millions d’autres cantonnés autour de la ville de Goma.
Dans une interview devant la presse la semaine dernière, Félix Antoine Tshisekedi avait annoncé le déploiement dans la région “des trois drones qui attaqueraient directement l’agresseur en cas de persistance d’invasion étrangère”. Le président congolais a toujours par ailleurs rejeté la possibilité d’une négociation pour apaiser la situation.
Au total, plus de six millions des déplacés internes sont enregistrés dans le pays, selon le dernier rapport du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Une situation à laquelle il est «difficile de répondre pour le moment faute des moyens insuffisants et les hostilités qui se poursuivent », rapportait cette agence onusienne.