Par Reagan Kakani
Les faits se sont déroulés dans les villages, entre autres, Ka Terain, Nzakia, Mangambo, Akwekwe, Kota okola, Kota na respect, etc. Les victimes sont en majorité habitants d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, situé à près de 30 Km du lieu de drame. Depuis mercredi soir, les populations ont commencé à lever les corps en état pour Oïcha.
« Il y a eu 30 corps que nous avons découverts hier [Ndlr: Mardi]. L’un a été enterré sur place suite à la putréfaction mais nous venons d’amener d’autres ici. Plusieurs corps sont restés dans les villages. Tous sont des cultivateurs, habitants de Byakato et ici à Oïcha. Nous venons ici à la morgue pour récupérer les corps de nos membres pour inhumation […] », a expliqué avec tristesse, Adelard Muvunga, habitant du village Mangambo.
Tristesse et chagrin gagnent les esprits
Dans la commune d’Oïcha, l’émotion était grande, lisible sur les visages. Le familles se succédaient à la morgue de l’hôpital général de référence d’Oïcha le jeudi matin, à la recherche de leurs membres. Les activités commerciales ont tourné au ralenti suivant le mot d’ordre des autorités locales.
« C’est une situation qui nous touche tous. C’est pourquoi nous avons appelé la population à compatir avec les familles victimes, nos familles qui enterrent aujourd’hui », a expliqué Nicolas Kikuku, bourgmestre de la commune d’Oïcha.
Ces tueries ont eu lieu alors que la localité de Babila-Bakaiku pleurait encore d’autres personnes tuées en date du 15 du mois en cours. D’après Kinos Katuo, président de la société locale, cela fait maintenant un bilan d’une nonantaine de civils tués en l’espace de seulement 10 jours. Il déplore l’absence et/ou le faible effectif de militaires congolais dans certains villages, ce qui donnerait à l’ennemi l’avantage d’opérer sans être poursuivis. Ce problème a été rapporté aux députés nationaux et provinciaux en vacances parlementaires dans leur fief électoral. Ils ont même animé des meetings pour appelé la population à « la résistance face aux ennemis de la République ». Eli Vaghumawa, député national du territoire de Beni annonce avoir saisi le vice-premier ministre et ministre de la défense sur la nécessité de la mise en place des stratégies de sécurisation de la zone.