Par Sandra Embollo
Avant de procéder à la cérémonie de libération, les autorités ont fait le tour de quelques pavillons, un monde à part dans un autre dans lequel les détenus assurent eux-mêmes la sécurité. Ici, les pavillons sont saturés et des détenus, dont des mineurs et des femmes, s’amassent le long des grilles pour attirer l’attention du patron de la justice et des médias.
Devant le pavillon 6, les caméras ne sont pas autorisées. Les autorités pénitentiaires déconseillent même au ministre de la Justice Constant Mutamba d’y entrer. Mais équipé d’un cache-nez, celui-ci entre dans le bâtiment pour évaluer les conditions de détention dans ce pavillon connu pour ses occupants malades et agonisants.
Pour Constant Mutamba, il est temps d’agir et donne ainsi l’ordre de libérer les détenus malades et les mineurs. Les pavillons devraient être réhabilités dans les prochains jours pendant que d’autres libérations seront formalisées. Au total, au moins 7 500 détenus devraient quitter Makala dans les prochains mois en raison de 400 chaque semaine, d’après le ministre.
L’ambition, c’est de pouvoir désengorger de moitié la prison.
Il a interdit l’admission de nouveaux détenus dans cette maison carcérale même si, à peine sorti, un camion de la police et un minibus y ont débarqué plusieurs dizaines de nouveaux détenus.