Par Armand Soussia
Douala sis à Bali , le peuple Banen , a une fois de plus martelé et réaffirmé son refus catégorique de voir leur terres ancestrales spoliées par le gouvernement à travers le décret du premier ministre signé le 27 Avril 2023 , faisant de la forêt d’Ebo, le domaine privé de l’État.
La conférence de presse sera stoppée net. Une interruption de la police qui a investit les lieux sur ordre du Sous-prefet de Douala 1er avec en fond la main noire d’une certaine élite qui selon nos informations est prête à tout pour spolier les terres ancestrales banens.
Bien avant , la salle pleine à craquer qui accueillait les membres et sympathisants de l’association Munen Retour aux Sources et hommes de medias venus nombreux ont pu suivre les déclarations et developpement du panel sur l’épineuse question des terres ancestrales banens.
《 Les Banen ne sont pas d’accord avec le décret qui a été signé et classe nos terres dans le domaine privé de l’État…et comme en 2020 , nous sollicitons les autorités de notre pays , qui ne peuvent pas nous priver de nos terres ancestrales…on refuse de vivre dans les enclos. Nous sommes camerounais au même titre que tous les autres. Dans notre hymne national, on dit ” cher patrie , Terre chérie, Terre de nos ancêtres…de quelle patrie on va parler? de quels ancêtres parlons – nous ? Si ce décret perdure…le message est clair. Les Banen n’en veulent pas le classement de leurs terres ancestrales dans le domaine privé de l’État 》 s’offusque sa Majesté Yetina Victor , chef du village Ndik Bassogog 1 et par ailleurs président de la plus grande association des Banen appelée ” Retour aux sources “.
Au cœur de la crise de la gestion de la forêt d’Ebo, patrimoine de la communauté Banen du Cameroun menacée d’expropriation forcée, ils sont venus comprendre l’entourloupe qui se prépare depuis des années.
《 en 1963 , le village faisait l’objet de troubles, envahi par une rébellion armée par le mouvement des upecistes. Pour que la force loyaliste ( l’armée ) réussisse à pacifier nos villages, le préfet du Nkam à l’époque avait alors pris un arrêté nous demandant de partir…qu’une fois la région pacifiée, il nous ramènera à nos villages…60 ans plutard, nos cases , les tombes de nos ancêtres ont été envavahies par les arbres donnant l’illusion d’une forêt…Nous avons été choqués que l’État à travers le décret du premier ministre signé le 27 Avril 2023 , fasse de nos villages la propriété privée de l’État. Nous sommes des déplacés internes…faire de nos villages la propriété privée de l’État veut dire que nous n’avons plus de village… 》 déplore sa majesté Ebenezer Toutou, chef de canton.
Cette position tranchée de l’autorité traditionnelle est largement partagée par le peuple Banen , meurtrie par cette situation . Le conseil des populations victimes de cette décision du gouvernement n’est pas passé par quatre chemins pour remettre en cause le décret du Premier ministre.