Par Arlette Akoumou Nga
Après de multiples rebondissements judiciaires, fin mars, deux juges de la Haute Cour de Londres, avaient demandé aux États-Unis de nouvelles garanties quant au traitement qui serait réservé à Julian Assange, avant de se prononcer sur la demande du fondateur de WikiLeaks d’obtenir un nouvel appel contre son extradition. Ce lundi, ils examineront la réponse des autorités américaines et décideront de lui accorder ou non un nouvel appel.
Les juges britanniques veulent s’assurer que Julian Assange n’encourra pas la peine de mort et qu’il pourra bénéficier, en cas d’extradition, de la protection du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression. La réponse américaine n’a pas été rendue publique, mais selon les proches de l’Australien, les autorités ont assuré qu’il pourrait chercher à faire valoir le premier amendement, sans s’engager formellement à ce que cela lui soit accordé.
Si les garanties américaines sont jugées valides par la cour, Julian Assange pourrait être envoyé vers les États-Unis dans les 24 heures suivant le verdict. L’Australien de 52 ans risque 175 ans de prison, après cinq ans d’un combat judiciaire érigé en symbole de la lutte pour la liberté d’informer par ses soutiens. Julian Assange aura alors épuisé tous ses recours au Royaume-Uni.
Son épouse et ses soutiens affirment qu’il risque un régime ultra-sécuritaire qui le conduirait au suicide. Dernier espoir : ses avocats saisiraient alors la Cour européenne des droits humains en espérant une action rapide qui permettrait d’empêcher que le lanceur d’alerte ne se retrouve dans un avion.
Nouveau chapitre judiciaire ?
Si les garanties américaines sont rejetées en revanche, Julian Assange – qui est actuellement détenu dans la prison de haute sécurité Belmarsh à Londres – aurait la possibilité de faire un ultime recours contre son extradition, explique Reuters. La décision de la Haute cour peut être rendue le jour même ou à une date ultérieure. Ses conseils estiment qu’il pourrait être libéré de prison ou bien que son cas pourrait encore s’enliser dans des mois de batailles juridiques.
« J’ai le sentiment que tout peut arriver à ce stade », a déclaré la semaine dernière son épouse Stella. « Julian pourrait être extradé ou libéré. » Julian Assange, dont la santé s’est considérablement affaiblie en prison selon ses proches, « espère » être présent au tribunal pour cette audience cruciale, a indiqué sa femme.
Julian Assange est poursuivi pour avoir rendu publics à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.