Par Joël Onana
Le combat de samedi soir a ressemblé à un passage de témoin entre le puncheur de 27 ans et son aîné Joshua, 34 ans, champion du monde à deux reprises et qui tentait de revenir au sommet de son art. Dubois avait déjà fait forte impression lors de son précédent duel contre Filip Hrgovic pour le gain de la ceinture intérimaire IBF en juin. Le titre mondial lui avait été ensuite accordé de manière permanente, quand son détenteur Oleksandr Usyk l’avait abandonné par forfait. Mais « Triple D » avait déclaré vouloir « devenir légitime en gagnant ce combat ».
Il l’a fait sans appel, avec une volonté de fer affichée d’entrée et des coups dévastateurs, devant les 96 000 spectateurs présents à Wembley, un record d’affluence pour un combat de boxe dans l’après-guerre en Grande-Bretagne. « Je suis un gladiateur, un guerrier jusqu’au bout », a lancé le vainqueur à la foule depuis le ring. « J’ai connu des montagnes russes, c’est mon heure, c’est l’histoire de ma rédemption. Je ne m’arrêterai pas tant que je n’aurai pas atteint mon plein potentiel », a-t-il ajouté.
progressivement la pente après trois défaites traumatisantes. Le natif de Watford, au nord de Londres, avait connu un premier choc en perdant contre l’Américano-Mexicain Andy Ruiz Jr. en 2019, avant de s’incliner deux fois face à l’Ukrainien Oleksandr Usyk en 2021 puis 2022.
Cette dernière défaite l’avait laissé en pleurs et il lui a fallu du temps pour soigner son moral. Mais avant samedi, il était redevenu une machine à cogner et à gagner durant ses quatre précédents combats, notamment le dernier contre la star du Mma Francis Ngannou. Il visait à Londres un troisième titre mondial pour devenir l’égal des légendes comme Mohamed Ali, Lennox Lewis et Evander Holyfield. Daniel Dubois peut lui commencer à rêver d’un combat contre le vainqueur du « rematch » opposant Oleksandr Usyk, champion du monde unifié, au Britannique Tyson Fury, prévu le 21 décembre à Riyad.