Par Sandra Embollo
Pyongyang est sur son 31 pour l’arrivée de Vladimir Poutine. Pour sa première visite en 24 ans, les rues de la capitale nord-coréenne sont recouvertes de drapeaux russes, portrait à son effigie et message d’amitié, comme le rapportent les médias russes présents sur place.
Événement rare, la télévision nord-coréenne diffuse ce soir un film étranger, en l’occurrence un film russe sorti en 2020, La Dernière Frontière, blockbuster racontant la bataille de Moscou en 1941.
Tout avait été organisé pour l’arrivée de Vladimir Poutine qui, en déplacement à Iakoutsk en Sibérie, a décidé d’y rester un peu plus longtemps, ce qui pourrait raccourcir la visite d’État de deux jours en Corée du Nord, avant de poursuivre son voyage vers le Vietnam le 19 juin.
La présidence russe confirme cependant que tous les documents pour de possibles traités et partenariats sont rédigés et prêts à être signés. Car les deux chefs d’État entendent approfondir leur relation, notamment dans le domaine militaire et économique, afin d’échapper aux sanctions internationales.
💬 President Vladimir #Putin: We are also ready to closely work together [with the DPRK] to bring more democracy and stability to international relations.
❗️ To do this, we will develop alternative trade and mutual settlements mechanisms not controlled by the West. pic.twitter.com/cEyCD8EKcM— MFA Russia 🇷🇺 (@mfa_russia) June 18, 2024
Des déplacements réduits au strict minimum pour Vladimir Poutine
La visite du président russe en Corée du Nord d’autant plus exceptionnelle que Vladimir Poutine limite au strict minimum depuis le Covid-19 et la guerre en Ukraine pour ses déplacements étrangers.
Vladimir Poutine effectuait avant 2020 une vingtaine de déplacements à l’étranger par an. Il n’en a fait aucun en 2020 à partir du mois de février, puis seulement deux en 2021. En 2022, après le Covid-19, les voyages ont repris, mais à un rythme beaucoup moins soutenu cette fois, en raison de la guerre en Ukraine puis de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de lancer un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe.
Vladimir Poutine choisit avec soin ses destinations : des pays alliés comme ceux d’Asie centrale, la Biélorussie, la Chine, où il s’est rendu à trois reprises. Comme en Corée du Nord ou au Vietnam – où le président russe se rend juste après son déplacement à Pyongyang -, Vladimir Poutine se rend dans des pays où il se sait à l’abri de la CPI et où il peut trouver des soutiens diplomatiques, économiques et stratégiques. C’est le cas de la Corée du Nord puisque les pays occidentaux accusent Pyongyang de fournir des munitions et des missiles à l’armée russe.
La Corée du Nord et le Vietnam ont un autre avantage pour le président russe, celui d’avoir été des alliés de l’Urss à l’époque de la guerre froide, et donc, d’avoir noué des liens avec la Russie qui peuvent encore aujourd’hui être exploités par l’ancien officier du Kgb