Par Arlette Akoumou Nga
Le président chinois affiche cette ambition dans un message envoyé aux médias russes ce lundi. « Ma visite en Russie, écrit Xi Jinping, est un voyage d’amitié, de coopération et de paix », peut-on lire dans le texte publié par l’agence Chine Nouvelle. Il y a le soutien à l’allié Russe, mais aussi une relation très personnelle entre Xi Jinping et Vladimir Poutine.
C’est la quarantième fois que le numéro un chinois rencontre en face à face celui qu’il appelait en 2019 « son meilleur ami », et c’est surtout son premier voyage depuis qu’il a obtenu un troisième mandat lors de la session parlementaire annuelle. Leur dernière rencontre remonte à septembre dernier lors du sommet de l’organisation de coopération de Shanghai.« J’ai hâte de travailler avec le président Poutine, écrit Xi Jinping, pour adopter conjointement une nouvelle vision. »
Une vision commune, mais il y aussi le contexte de la guerre en Ukraine et les Européens, important pour les exportations chinoises. La Chine qui se présente en médiatrice dans le conflit. Il y a eu cette initiative de paix chinoise en 12 points pour l’Ukraine.
Un plan reçu avec scepticisme du côté des Occidentaux. Car si la Chine affiche sur le papier une position « objective et impartiale » -comme l’assurait Xi Wang Wenbin, l’un des porte-paroles du ministère chinois des Affaires étrangères lors de son point de presse quotidien vendredi dernier- on voit bien que, jusqu’à présent, la neutralité chinoise a été surtout bienveillante pour la Russie. « Il y a eu une escalade globale de la crise ukrainienne, dit encore Xi jinping -donc sans employer le mot « guerre »- et la Chine soutient les efforts visant a régler pacifiquement la crise ».
Le président chinois n’a d’ailleurs toujours pas contacté directement son homologue ukrainien depuis le début de la guerre. Un premier contact pourrait avoir lieu avec ce passage à Moscou, mais pour l’instant rien n’est mentionné à ce sujet dans les rapports officiels.
La Chine est le plus gros acheteur de pétroles russes à prix cassés, contre des devises essentielles pour financer l’effort de guerre de Moscou. La Chine est accusée également par Washington d’avoir fourni un soutien non létal à la Russie, ce que démentent les autorités chinoises.
Les échanges économiques ont explosé l’année dernière… et les médias d’État chinois ont multiplié les exemples concrets sur le sujet avec des reportages sur le pont de l’amitié sino-russe sur le fleuve Amour inauguré en juin dernier, et puis des nouvelles lignes de trains de marchandises qui sont partis de Langfang près de la capitale chinoise il y a deux semaines, de la province du Hénan dans le centre de la Chine ce week-end, et même un tout nouveau train de fret direct Pékin–Moscou chargé de 55 containers, 9000 km et 18 jours de trajet, chargé de pièces auto et de matériaux de construction et qui reviendra avec des produits alimentaires de Russie selon les journaux ici.