Avec Afp
Une nouvelle fois, c’est l’ancien président, Dmitri Medvedev, qui a brandi le spectre de l’arme nucléaire en écrivant un message sur compte Telegram rapporte l’Afp. « L’idée même de châtier un pays qui a le plus grand arsenal nucléaire au monde est absurde en soi. Et cela crée potentiellement une menace pour l’existence de l’humanité », a lâché celui qui est actuellement vice-président du puissant Conseil de sécurité russe. Considéré autrefois comme un modéré, Dmitri Medvedev a changé de ton depuis le début de l’offensive de son pays en Ukraine.
Toute sanction contre la Russie est exclue
S’en prenant aux Etats-Unis, qu’il accuse de vouloir traduire la Russie devant la justice et devant des instances internationales, il a exclu toute sanction. Dès le mois de mars, la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête contre Vladimir Poutine et la Russie, accusés de « crimes de guerre présumés » en Ukraine. Or, selon Dmitri Medvedev, les Etats-Unis n’ont jamais été « punis » pour leurs crimes, qui auraient fait, selon ses dires plus de 20 millions de morts dans le monde.
Le 15 avril dernier, l’ex-président russe avait déjà brandi cette menace nucléaire en cas d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, promettant que des armes nucléaires pourraient être placées aux frontières. Sur Telegram, il lâchait : « En cas d’adhésion, les frontières de l’Alliance avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre. » Il ajoutait : « Dans ce cas, il ne pourra être question d’une Baltique non-nucléaire », évoquant un possible déploiement d’infanterie et de système anti-aériens. « Personne de sain d’esprit ne peut souhaiter une hausse des tensions à sa frontière et avoir à côté de sa maison des missiles Iskander, des missiles hypersoniques et des navires avec des armes nucléaires », mettait-il en garde à propos des deux pays scandinaves.
Escalade verbale
Les déclarations de Dmitri Medvedev sont scrutées de près. En mars dernier, il avait répondu au ministre de l’Économie français, Bruno Le Maire, qui avait déclaré la « guerre économique » à la Russie. « N’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles », lui rétorquait-il. Il avait aussi qualifié les adversaires de la Russie d’« enfoirés » et de « dégénérés », rappelle l’AFP. Au début du conflit, fin février, Vladimir Poutine, lui aussi, avait évoqué la menace nucléaire, en demandant à son ministère de la Défense de « mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat ».