Par Arlette Akoumou Nga
Le FSB a rapporté avoir interpellé le 14 juillet à Moscou et dans la région russe de Riazan, des membres d’un groupe néonazi dénommé «Paragraphe-88» et recrutés par les services ukrainiens, contre rémunération, pour tuer Margarita Simonian, Rédactrice en chef du réseau RT, mais aussi, «selon certaines informations», de Ksenia Sobtchak, ancienne candidate à l’élection présidentielle russe de 2018. «Le FSB, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et la commission d’enquête, a arrêté un groupe qui, sur ordre de l’Ukraine, préparait mon meurtre» a déclaré Margarita Simonian sur Twitter, ajoutant : «il me suivait, connaissait toutes mes adresses».
Ksenia Sobtchak est quant à elle la fille de l’ancien maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak. Elle anime une chaîne Youtube très suivie en Russie et souvent critique des autorités. Sobtchak n’a pas caché son opposition au conflit en Ukraine. Elle a quitté plusieurs fois, temporairement, le territoire russe depuis février 2022. Simonian désolée pour le jeune radicalisé Le FSB a par ailleurs déclaré avoir trouvé «un fusil d’assaut Kalachnikov, 90 cartouches», des armes blanches, mais aussi «des symboles et de littérature nazie». Les suspects auraient confirmé leur tentative de meurtre durant l’enquête, et une récompense du SBU (les services ukrainiens) de 1,5 million de roubles pour chaque meurtre (15 000 euros). Dans un message vidéo publié plus tard dans la journée, Margarita Simonian a déclaré avoir déjà été la cible d’une tentative d’attentat. Aussi a-t-elle ajoutée être «vraiment désolée que le jeune de 18 ans, dont on m’a montré la vidéo, ait été hypnotisé à ce point».
«[Je ne sais pas] ce qu’il lisait, ce qu’il regardait, qui l’a endoctriné, qui lui a tellement embrouillé l’esprit qu’il a tout à coup décidé que prendre soin de son peuple était compatible avec le fait de recevoir de l’argent de l’Ukraine, des services de renseignement ukrainiens, pour éliminer les leaders d’opinion de son propre pays”.
a-t-elle commenté.
Des attentats ou tentatives d’assassinat frappent désormais assez régulièrement en Russie des personnalités. Moscou accuse les autorités ukrainiennes, mais ces dernières démentent ou ne commentent pas ces incidents, à l’exception de Kyrylo Budanov. Le chef des renseignements ukrainiens avait en effet affirmé «Nous avons tué des Russes et nous continuerons à tuer des Russes partout dans le monde jusqu’à la victoire totale de l’Ukraine», dans une interview à Yahoo News publiée le 6 mai. Le responsable ukrainien était alors interrogé sur les allégations selon lesquelles Kiev était derrière le meurtre en août 2022 de la journaliste Daria Douguina, fille de l’intellectuel russe Alexandre Douguine.