Par Joël Onana
Les actions de la brasserie russe Baltika, appartenant à Carlsberg, et celles de la filiale russe de Danone ont été «temporairement» transférées à l’agence fédérale Rosimushchestvo, à la suite du décret signé par le président Vladimir Poutine et publié le 16 juillet.
“Danone se prépare à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits en tant qu’actionnaire de Danone Russie et pour assurer la continuité des opérations de l’entreprise dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, et en particulier de ses salariés».
a réagi le jour même le géant français de l’agroalimentaire.
Celui-ci avait annoncé à la mi-octobre 2022 son intention de se désengager de la plupart de ses activités en Russie.
Un retrait qu’avait également annoncé le brasseur danois Carlsberg, qui avait indiqué fin juin avoir trouvé un repreneur pour ses activités en Russie. Saisie des avoirs russes : Moscou met ses menaces à exécution Selon l’Afp, qui s’appuie sur une source proche du dossier, l’annonce de Moscou a néanmoins surpris l’entreprise française, alors que les négociations en vue d’un transfert semblaient près d’aboutir.
L’agence de presse souligne également que cette décision russe survient «quelques jours après le feu vert donné par le président français Emmanuel Macron à la livraison de missiles longue portée Scalp à l’Ukraine». Fin avril, en réaction à la confiscation des avoirs russes gelés par les pays occidentaux, Vladimir Poutine avait signé un décret entérinant la prise de contrôle «temporaire» des actifs en Russie de l’énergéticien allemand Uniper et du finlandais Fortum. «Si nécessaire, la liste des entreprises peut être allongée», avait alors mis en garde le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Les autorités russes brandissent régulièrement la menace de saisir les biens des entreprises étrangères, originaires de pays ayant adopté des sanctions contre la Russie, tentées de quitter le pays. Avant Danone, d’autres entreprises tricolores ont tiré un trait sur leurs activités en Russie, telles que la Société générale, qui détenait Rosbank, ou encore Renault, pour qui la Russie était le deuxième marché derrière celui de la France, et qui détenait d’importantes participations dans AvtoVAZ (qui produit les Lada).
Celles-ci avaient été cédées pour «un rouble symbolique» à l’Institut russe de recherche et de développement des automobiles et des moteurs (NAMI), avait annoncé fin avril le ministre du Commerce et de l’Industrie Denis Mantourov. La famille Mulliez, premier employeur privé de Russie, a également annoncé son intention de céder le contrôle de ses magasins Leroy Merlin.