Par Sandra Embollo
Les autorités russes pointent du doigt la responsabilité de Washington dans l’attaque de drones du Kremlin. Pour le porte-parole du gouvernement russe Dmitri Peskov, il n’y a aucun doute :
«La décision sur de telles actions et attaques terroristes n’est pas prise à Kiev, mais à Washington.» «Les tentatives de renier cela à la fois à Kiev et à Washington, bien sûr, sont absolument ridicules».
a-t-il ajouté.
Moscou reproche «le silence de l’Occident» Le ministère russe des Affaires étrangères a quant à lui accusé Kiev d’utiliser «des méthodes terroristes contre les infrastructures et la population civiles». «Il y a eu le bombardement du pont de Crimée le 8 octobre 2022, les frappes sur des cibles non militaires dans les régions de Briansk, Belgorod et Rostov, de nombreux sabotages», souligne la diplomatie russe, qui voit par ailleurs dans les frappes contre le Kremlin «le cynisme particulier des actions des autorités ukrainiennes néo-nazies». Les autorités russes dénoncent également «le silence de l’Occident» et promettent de retrouver les coupables. «Une punition sévère et inévitable les attend», martèlent-elles. La Russie rappelle ainsi qu’elle «se réserve le droit de répondre aux tentatives flagrantes d’actes terroristes». Le Comité d’enquête de Russie a d’ailleurs ouvert une enquête criminelle pour terrorisme.
Du côté ukrainien, Kiev a fermement démenti tout lien avec l’attaque de drones, accusant même la Russie de l’avoir «mise en scène» pour justifier une possible escalade du conflit à venir. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a pour sa part déclaré qu’il prenait avec «beaucoup de précautions» les affirmations russes. Colonna s’en prend à Medvedev Pour Paris, l’attaque des drones «est pour le moins étrange», à en croire la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, ce 4 mai sur France Inter. Celle-ci refuse de se «livrer au petit jeu des hypothèses». Le fait que des drones parviennent jusqu’au Kremlin «est assez peu compréhensible dans des situations normales», a-t-elle ajouté. Reprenant le narratif de Kiev, la ministre a avancé que les Ukrainiens avaient «dès [le 3 mai] officiellement déclaré qu’ils n’étaient pour rien dans cet événement qui reste inexpliqué». De surcroît, Catherine Colonna a critiqué les propos de l’ex-président russe Dmitri Medvedev qui a appelé le 3 mai à «éliminer» le président ukrainien Volodymyr Zelensky en représailles à cette attaque présumée de drones contre le Kremlin, les qualifiant «d’outranciers» et destinés à «faire peur». Catherine Colonna a tout de même indiqué que les canaux de communication avec la Russie restaient «indispensables».