Par Sandra Embollo
Après une très longue journée de débat, cette loi d’amnistie a finalement été adoptée à une assez courte majorité, 94 voix pour et 49 voix contre. Les députés de la majorité ont bénéficié du soutien des parlementaires du parti de Karim Wade, le Parti démocratique sénégalais (PDS).
L’objectif de cette loi est de réconcilier le pays après trois ans d’un climat politique extrêmement tendu. Mais le texte est loin de faire l’unanimité dans la société sénégalaise, qui craint que cette loi ne permette l’impunité de ceux qui ont commis des crimes durant cette période.
Soixante personnes sont mortes dans les manifestations ces trois dernières années, selon Amnesty International. Aucun responsable n’a encore été poursuivi et ne pourra l’être désormais après cette amnistie. Seule une indemnisation des victimes au cas par cas est prévue par cette loi. Ce texte devrait permettre par contre la libération d’un certain nombre de détenus politiques, parmi lesquels le candidat du parti de l’opposition Pastef, Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier est toujours en détention provisoire pour appel à l’insurrection, notamment.
Un autre bénéficiaire potentiel de cette amnistie est l’opposant numéro un du pays : Ousmane Sonko. Ce sera au juge de trancher qui est amnistié ou non, a répété la ministre de la Justice à plusieurs reprises ce mercredi soir.