Par Sandra Embollo
La campagne électorale au Sénégal pour les législatives du 17 novembre a pris un tour violent, mercredi 30 octobre, après l’attaque du convoi du Premier ministre Ousmane Sonko à Koungueul, dans le centre du pays. Son véhicule a été caillassé alors que des affrontements éclataient entre ses partisans et des assaillants non identifiés, a rapporté jeudi l’Afp.
Ousmane Sonko, tête de liste de son parti Pastef aux législatives, est indemne. Le président d’un parti allié du Pastef, l’ancien ministre Malick Gackou, a eu le bras cassé, selon la presse. Son parti a publié une photo censée le montrer le bras en écharpe, la manche ensanglantée.
“La violence n’a pas sa place dans une élection. À Koungueul, ils ont essayé et ils n’ont fait qu’essayer parce que franchement, attaquer (…) le Pastef est un suicide”.
a déclaré Ousmane Sonko sur les réseaux sociaux, sans identifier les assaillants.
Une responsable locale de l’opposition, la députée sortante Fanta Sall, citée dans la presse, a déclaré que des militants d’opposition avaient eux-mêmes été attaqués par des “gros bras” armés agissant pour le compte du Pastef. Elle a fait état de plusieurs blessés.
Le convoi d’Ousmane Sonko a essuyé des jets de pierres, a dit à l’Afp un responsable de son équipe de campagne, Vieux Aïdara.
“L’intervention rapide des forces de l’ordre a permis de disperser les agresseurs”, a-t-il ajouté, sans les identifier.
Le siège dakarois d’un parti d’opposition a été attaqué lundi, au lendemain de l’ouverture de la campagne, par des inconnus qui s’en sont pris à des véhicules, ont cassé des vitres et déclenché un incendie. Des figures de la société civile, dont Seydi Gassama, pour Amnesty International, et Birahim Seck, pour Transparency International, ont condamné sur les réseaux sociaux les incidents survenus à Koungueul.
Les Sénégalais sont appelés à élire une nouvelle Assemblée après la dissolution, prononcée en septembre par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, du Parlement issu des élections de 2022 et encore dominé par le camp de l’ancien président. Le Pastef vise une majorité permettant à Bassirou Diomaye Faye, vainqueur de la présidentielle de mars, et à Ousmane Sonko de mettre en œuvre leurs promesses de rupture et de transformation de l’État.
Le président avait appelé le 25 octobre tous les acteurs des élections à la “modération”.