Par Arlette Akoumou Nga
Atteinte à la liberté d’expression pour les uns. Intervention salutaire de la justice face à des propos très diffamatoires, pour les autres. Cette double arrestation suite à des déclarations publiques d’opposants – la première depuis qu’une nouvelle équipe a été élue à la tête du pays – divise les Sénégalais.
Interpellé dès lundi par la division des investigations criminelles, l’activiste Ba Diakhaté s’est attaqué à Ousmane Sonko dans une vidéo. Dans des termes injurieux, il l’accuse notamment d’être homosexuel. Le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, qui lui a été placé en garde à vue mardi, est également accusé de diffusion de fausse nouvelle et d’offense à l’encontre du Premier ministre, après la publication d’une autre vidéo dans laquelle il reproche à Ousmane Sonko d’être complaisant vis-à-vis de l’homosexualité. Le tout après des déclarations publiques d’Ousmane Sonko sur le sujet, lors de la visite de l’opposant de gauche Jean-Luc Mélenchon à Dakar.
Au Sénégal, la diffamation et la diffusion de fausses nouvelles sont passibles de peines de prison. Dans les rangs de l’opposition, nombreux sont ceux qui dénoncent cette arrestation et plaident pour préserver la liberté d’un débat démocratique.
Et de leur côté, les organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International appellent les autorités à cesser les arrestations de personnes en cas de diffamation, quelle que soit la gravité des propos tenus, et à dépénaliser ces délits.
Je pense que cette arrestation est excessive. C’est un combat politique qu’on mènera avec les arguments politiques qu’il faut.