Par Sandra Embollo
Le président Macky Sall restera dans ses fonctions jusqu’à l’installation de son successeur. Celui-ci avait annoncé en juillet 2023 qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat. Ce vote plonge le pays, pourtant considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, dans l’inconnu et fait craindre une crise majeure.
Hier matin, autour du Parlement, les gendarmes ont repoussé avec des gaz lacrymogènes des tentatives de rassemblement à l’appel de l’opposition. Les autorités avaient déjà réprimé de premières tentatives de rassemblements dimanche. L’internet a été coupé lundi, moyen devenu courant afin d’enrayer les mobilisations, déjà employé par le gouvernement sénégalais en juin 2023, dans un contexte de crise politique. La communauté internationale a fait part de ses inquiétudes et de nombreuses organisations de défense des droits ont dénoncé la restriction de l’accès à internet.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a dit mardi “encourager” le Sénégal, pays membre, à rétablir urgemment la présidentielle initialement prévue le 25 février et reportée au 15 décembre sur fond de grave crise politique. La Cedeao dit suivre la situation “avec préoccupation”. Elle appelle toutes les parties prenantes à renoncer à la violence “et à toute action susceptible de troubler davantage la paix et la stabilité du pays”. Elle exhorte les forces de sécurité à “faire preuve de la plus grande retenue et à protéger les droits fondamentaux”.