Par Julie Peh
Dans le cadre d’un processus de vote chaotique qui a eu lieu au parlement du Sénégal, la proposition de loi sur le report de la présidentielle et la prolongation du mandat du président Macky Sall, a été votée par les députés proches du pouvoir sénégalais. Les forces de sécurité ont pris d’assaut le bâtiment législatif et ont expulsé de force plusieurs députés de l’opposition qui tentaient de bloquer le vote. Dans le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale, le mandat de Macky Sall, qui devait prendre fin le 2 avril, sera prolongé jusqu’a de nouvelles élections.
Cette évolution intervient après que le président de la république a annoncé vendredi, le report de l’élection présidentielle qui devait se tenir ce mois ci. Il a estimé qu’il y avait une enquête parlementaire contre des magistrats du Conseil constitutionnel et avait évoqué un différend électoral entre le parlement et le pouvoir judiciaire , pour expliquer ce report ,donc plusieurs points avaient besoin d’être éclaircis avant le vote.
Les membres de l’opposition n’ont pas tardé à se lever pour dénoncer un coup d’Etat constitutionnel et appelé à des manifestations pour réclamer la démission du président et la tenue à bonne date de l’élection. Plusieurs manifestants ont été arrêtés dimanche lors des manifestations dans la capitale Dakar. Parmi les personnes arrêtées, figuraient des candidats à l’élection présidentielle. Un groupe de manifestants qui protestaient contre ce retard avait été dispersé par des gaz lacrymogènes à l’extérieur du bâtiment du parlement et dans les rues de Dakar, alors que les députés étaient réunis pour débattre de la situation.
Le report de dix mois de la présidentielle, suppose que Macky Sall, dont le mandat prend fin en avril, bénéficie normalement de dix autres mois de prolongement, empiétant ainsi, dans le mandat du prochain président, à moins que la présidentielle à suivre se déroule en décembre. Si l’élection doit donc se tenir le 15 décembre 2024 , il va sans dire, que Macky Sall ne rendrait le pouvoir que l’année prochaine, en février 2025, s’il faut compter avec les deux mois avant l’investiture du président élu.