Par Sandra Embollo
En visite en Bosnie dimanche 17 juillet, le président serbe Aleksandar Vucic a tenté de se rendre en Croatie. Il voulait visiter l’ancien camp de concentration de Jasenovac, où les alliés croates d’Hitler avaient assassiné des dizaines de milliers de Serbes, de Juifs et de Roms. Mais la partie croate, n’ayant pas été informée, a refusé tout net.
Les réactions outrées ont plu à Belgrade. Pour la Première ministre Ana Brnabic, l’attitude croate est anti-européenne, tandis que le ministre de l’Intérieur a affirmé que dorénavant tous les fonctionnaires croates se rendant en Serbie devront demander des autorisations et feront l’objet d’une surveillance.
Pour la Croatie, qui a qualifié la tentative de malveillante, le protocole diplomatique n’a pas été respecté. Les deux pays entretiennent des relations tendues depuis la guerre qui les a opposé à la fin du XXe siècle. Ils échangent des déclarations acides chaque été, à l’approche des commémorations d’une bataille remportée par la Croatie, mais qui avait causé de très nombreuses victimes civiles serbes.