Par Mon’Esse
Les impôts sur salaires vont augmenter au Cameroun dès janvier 2024, entraînant une probable baisse du montant du salaire net des salariés des entreprises, selon une étude de la nouvelle Loi de finances publiée mercredi par le cabinet Alcyon Management Consulting.
Ladite étude fonde son analyse sur un article portant estimation des indemnités en argent représentative d’avantages en nature (indemnité de logement, eau, électricité, domesticité, véhicule) pour leur montant réel et non plus forfaitaire pour la détermination de la base d’imposition de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (Irpp) sur les salaires.
Sa conviction est également basée sur le pu plafonnement de l’abattement forfaitaire pour frais professionnel de 30% à la somme annuelle de 4,8 millions de francs, «ce qui aura naturellement un impact sur le net obtenu à partir de tous les salaires bruts mensuels supérieurs à 1.333.334 Fcfa».
Si, par le passé, une optimisation fiscale était généralement faite en répartissant les éléments du salaire brut entre les rubriques telles que le logement, l’eau, l’électricité, le véhicule afin de réduire la base imposable, dorénavant ces indemnités en argent versées aux salariés, qui par le passé étaient taxées selon un barème, seront dorénavant taxés à 100%.
Ceci, constate Alcyon Management Consulting, «a pour conséquence d’augmenter le salaire brut taxable et par ricochet l’impôt sur le revenu des personnes physiques entrainant de facto la baisse du salaire net de l’employé».
Dans le même ordre d’idées, les avantages en nature, qui généralement étaient supportés par l’entreprise au profit du personnel et faisaient juste l’objet d’une régularisation en fin d’année des charges patronales (crédit foncier patronal et fonds national de l’emploi), seront dorénavant évalués et intégrés dans la base de calcul des impôts sur salaires dans la limite des taux prévus, lorsqu’ils sont pris en charge par l’entreprise, et taxés à 100% s’ils sont versés aux employés sous forme d’indemnité.
Sur un autre plan, si jadis il était appliqué un abattement de 30% au titre des frais professionnels aux fins de déterminer le salaire taxable, ledit abattement est maintenu mais est plafonné à 4.800.000 Fcfa, toute chose qui aura naturellement un impact sur le net obtenu à partir de tous les salaires bruts mensuels supérieurs à 1.333.334 Fcfa, entraînant ainsi une hausse de l’Irpp et, de facto, la baisse du salaire net de l’employé.
«Il est clair que malgré l’inflation galopante et la baisse du pouvoir d’achat des populations, le gouvernement Camerounais a choisi d’augmenter les impôts sur salaires sans mesurer l’impact que cela aura sur la baisse du revenu net de chaque foyer», se désole le cabinet.