Par Julie Peh
Il y a eu “un échange de coups de feu entre l’armée et une milice dirigée par Sheba Darar”, un chef de la tribu locale Beja, dans le centre de Port-Soudan, a indiqué un témoin qui réside dans cette ville côtière de la mer Rouge. Un autre habitant a fait état, sous couvert d’anonymat, d’un “retour au calme” peu après, avec “des soldats de l’armée déployés dans la zone” à la suite de la suppression de “points de contrôle mis en place par les milices”.
Depuis le 15 avril, la guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (Fsr) de son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo, était principalement concentrée à Khartoum, la capitale, et dans la région occidentale du Darfour. Port-Soudan, qui abrite le seul aéroport encore opérationnel du pays et où l’Onu a établi son centre logistique, avait été jusque-là épargnée par les combats qui ont fait des milliers de morts et des millions de déplacés.
Depuis fin août, cette ville a notamment servi de nouvelle base au chef de l’armée après que le quartier général de l’armée, à Khartoum, a été assiégé par les Fsr. Depuis Port-Soudan, le général Burhane a effectué six voyages à l’étranger dans le cadre de ce que les analystes considèrent comme un effort diplomatique visant à redorer son blason dans l’éventualité de négociations visant à mettre fin au conflit avec Daglo. Sheba Darar, le chef des Beja, a soutenu l’armée au début de la guerre avant de se rebeller contre les représentants du gouvernement qui s’installaient dans l’Est du Soudan. Il n’a toutefois pas annoncé d’alliance avec les paramilitaires qui forment les Fsr.
D’autres tribus dans l’Est du pays ont de leur côté promis de soutenir l’armée. Le conflit a fait près de 7 500 morts, selon une estimation prudente de l’Ong Armed Conflict Location & Event Data Project.