Propos recueillis par Joseph OLINGA N.
«Je suis tchadien résidant au Soudan. Des combats opposent des factions rebelles soudanaises depuis pratiquement deux semaines. Beaucoup de personnes meurent tous les jours ici. Des centaines de personnes succombent aux bombes et aux tirs nourris des différentes factions. De nombreux pays viennent chercher leurs ressortissants pour des rapatriements. Cest le cas du Nigéria, du Niger, de la Russie, des Etats-Unis et de l’Allemagne. Nous les ressortissants tchadiens sommes abandonnés à nous-mêmes. Nous souffrons et navons aucun moyen de rentrer chez nous au Tchad. La frontière du Soudan avec le Tchad est fermée. Nous ne savons pas où aller. Nous dormons dans la rue depuis trois jours. Nous vous contactons afin que vous nous aidiez à sortir de cette situation en touchant les autorités tchadiennes. Nous navons ni abri, ni nourriture ni médicaments. Beaucoup parmi nous sont tombés malade.»
«Les coordonnées de l’ambassade du Tchad au Soudan ne fonctionnent pas. Nous avons essayé de joindre l’ambassade du Tchad à Khartoum. Nous sommes séparés en ce moment par un pont que nous ne pouvons pas franchir. Les groupes armés sont disposés de part et dautre. Nous ne pouvons non plus faire le chemin inverse parce que les frontières sont fermées et les groupes armés sont disposés le long du trajet. Impossible pour nous dentrer dans la capitale Khartoum ou de rentrer chez nous au Tchad.» «Beaucoup de personnes ont décidé de chercher dautres moyens de sortie dans la nuit. Ils ont dit quils préfèrent aller mourir que de rester là à attendre l’aide. Nous sommes sans nouvelles deux depuis leur départ.»
«Il est difficile de dire avec exactitude le nombre de tchadien qui vivent au Soudan. Cest une grande population. Peut-être 40% de tchadiens y sont, comme disent certaines statistiques. Certaines personnes sont entrées en Egypte dès le début des affrontements. Etant donnée la proximité entre le Soudan et l’Egypte. Cest à peu près la même distance qui sépare le Cameroun du Tchad. Ce nest pas une longue distance. Il y a juste un problème de mobilité qui se pose. Les groupes armés sont partout. Beaucoup de gens du Sud Soudan ont pratiqué le port pour se réfugier en Arabie saoudite. Nous ne pouvons pas bouger. Nous gardons foi en Dieu.»