Par Joseph OLINGA N.
Dévastatrice. C’est le moins que l’on puisse dire des effets économiques de la guerre fratricide entre les milices sécessionnistes et l’armée régulière dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (No/So). Au terme de la saison cacaoyère 2016-2017, la région du Sud-Ouest représentait presque la moitié de la production nationale. Avec un peu plus de 40% de fèves qui y étaient issues, le Sud-Ouest était l’un des bassins de la cacaoculture camerounaise.
Les temps ont changé depuis lors. Le contexte sécuritaire a drastiquement baissé et la région a perdu son poids dans la production nationale de cacao. De fait, cette performance à la baisse impacte durement sur la production nationale, en chute constante depuis quatre décennies. Une situation renforcée par l’abandon des exploitations cacaoyères depuis le déclenchement de la crise sécuritaire dans le No/So.
Le peu de satisfaction exprimé, il y a quelques années par l’Office national du cacao et du café (l’Oncc), lui aussi, a pris des rides. Au cours de l’année agricole 2018-2019 en effet, l’Office 32% de la production nationale de fèves provenait de cette région. Depuis lors, difficile pour la structure en charge du suivi des productions du cacao et du café au Cameroun de rendre public le gap.
Dans le même temps, les régions du Centre et du Littoral, porteuses d’espoirs, tardent à prendre le relais. Certes, l’on note de légères évolutions de courbes dans certaines localités du pays, mais il reste tant à faire. Conséquences, de nombreux négociants sont obligés de réduire leurs activités au Cameroun. Pis, nombreux parmi eux ne cachent plus leur ambition d’aller voir ailleurs.
Si la production cacaoyère connaît une baisse perceptible depuis quelques années au Cameroun, cela est aussi le fait de sa décote sur le marché. De même que l’encadrement attendu de l’Etat ne semble pas à la hauteur des attentes, comme l’indiquent de nombreux producteurs locaux. Sans compter que l’état des infrastructures routières ne plaide pas souvent pour l’écoulement du peu de fèves que s’efforcent encore à produire quelques téméraires.