Avec Libération
«On va le faire très progressivement mais à la fin de l’année il n’y aura plus de remise carburant, et dès le 1er octobre, en tout cas c’est la proposition que nous faisons, nous mettons en place cette indemnité carburants pour les travailleurs», a annoncé jeudi le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, sur Europe 1, avant l’adoption dans l’après-midi du « paquet pouvoir d’achat » en Conseil des ministres.
Comment cela va-t-il fonctionner ? Dans un premier temps, la remise sur le carburant, en place depuis le 1er avril dans toutes les stations sans distinction de conducteurs, sera réduite de 18 à 12 centimes fin septembre, puis à 6 centimes un mois plus tard, avant de l’arrêter complètement au 1er décembre. En parallèle, « à compter d’octobre » si les textes pouvoir d’achat passent dans les temps à l’Assemblée nationale et au Sénat, la nouvelle « indemnité carburant » comme l’a baptisé Bercy, plus ciblée car sous conditions de revenus, sera lancée. Les ménages les plus modestes pourront la réclamer sur le site de la Direction générale des finances publiques et la recevront « sous quelques jours », précise Bercy.
Combien recevront-ils ? Entre 100 et 300 euros par véhicule et par actif. Dans le détail, les 30% des ménages les plus modestes – c’est-à-dire avec un revenu fiscal de référence sous la barre des 9400 euros par an – pourront recevoir 200 euros (plus un « bonus » de 100 euros s’ils habitent à plus de 30 kilomètres de leur lieu de travail ou font plus de 12 000 km par an pour leur travail). D’autres ménages – ceux avec un revenu fiscal de référence sous la barre des 14 100 euros par an – seront éligible à une aide plus faible : 100 euros (plus 50 euros s’ils sont loin de là où ils travaillent ou bien considérés comme des « gros rouleurs »). Si «votre domicile et votre lieu de travail sont très éloignés ou que vous êtes par exemple itinérant parce que vous êtes aide-soignante, vous déclarez que vous êtes un gros rouleur et vous aurez une indemnité supplémentaire», a précisé Le Maire jeudi matin. L’objectif selon le ministre est de couvrir «quasiment l’intégralité de vos frais de carburant» supplémentaires engagés en raison de la hausse des prix du pétrole depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
«Nous ne voulons pas du quoi qu’il en coûte»
Cette aide de 200 euros « représente l’équivalent d’une remise carburant de l’ordre de 25 centimes d’euros par litre par an pour un véhicule et une utilisation moyenne », a calculé Bercy. Une opération, aussi, pour réduire les dépenses de l’Etat : jeudi matin, Le Maire a chiffré la ristourne de 18 centimes par litre de carburant à 800 millions d’euros par mois, alors que le nouveau dispositif coûterait in fine 2 milliards d’euros par an. «C’est bien la preuve que nous ne voulons pas du quoi qu’il en coûte. Nos finances publiques ne nous le permettent pas», a insisté le ministre de l’Economie et des Finances. Sur Europe 1, Le Maire a chiffré les mesures de pouvoir d’achat à «une vingtaine de milliards d’euros» contre 25 milliards évoqués précédemment.