Par Julie Peh
Plus d’une semaine après sa promulgation, le texte n’a toujours pas été publié. David Dosseh, porte-parole du front citoyen Togo Debout, trouve cette situation incompréhensible. « Il est impossible de savoir ce qu’il y a dans la nouvelle Constitution », déclare-t-il, alors que le texte a été adopté il y a près d’un mois par l’Assemblée nationale et promulgué le 6 mai 2024. La nouvelle Constitution doit désormais être intégralement publiée au Journal officiel.
Une partie de l’opposition et de la société civile togolaise critique vivement le manque de transparence entourant ce texte, dont seules les grandes lignes sont connues pour l’instant, et refuse de baisser les bras. Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (Anc), a affirmé lors d’une conférence de presse le lundi 14 mai 2024 :
« Nous ne laisserons jamais passer cette histoire de changer notre constitution. On continue la concertation de l’opposition. Cela ne finira pas tant qu’il ne sera pas destitué. On ne va pas laisser quelqu’un dire : « J’ai trouvé une ruse pour contourner la limitation des mandats et je change la Constitution. » Non. On va s’organiser ».
Il a également accusé Faure Gnassingbé de vouloir modifier la Constitution en violation de ses propres dispositions, comme l’article 52, l’article 59, et l’article 144 relatif à l’état d’urgence.
Néanmoins, la nouvelle Assemblée élue selon les termes de cette Constitution, qui fait passer le Togo à la Cinquième République et à un régime parlementaire, doit être installée le mardi 21 mai 2024. Cette Assemblée élira le nouveau président de la République, dont le rôle sera honorifique, tandis que le pouvoir exécutif reviendra au président du Conseil des ministres, poste attribué au parti majoritaire, Unir, dirigé par Faure Gnassingbé.