Par Mon’Esse
Le président de la Commission des droits de l’homme du Cameroun (Cdhc), James Mouangue Kobila, a invité le ministre délégué en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo, à identifier et sanctionner les auteurs d’actes de torture contre l’artiste Longue Longue, réputés être des éléments de l’armée du pays.
Dans cette correspondance, reçue dimanche par la rédaction, il demande également l’indemnisation prompte de la victime desdits sévices «à hauteur du préjudice et des dommages subis».
La réaction de la Cdhc, note-t-on, survient au lendemain de la publication, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant Longue Longue à moitié nu, les bras menottés sur son dos contre un mur, les jambes coincées entre les pieds d’une chaise et encaissant, à grands cris, des coups de plat d’une machette sur la plante des pieds.
Cette scène insoutenable, pendant laquelle la victime est maîtrisée par quatre hommes, aurait eu lieu en 2019 dans les locaux de la Sécurité militaire, dans la métropole économique, Douala.
Pour M. Mouangue Kobila, la diffusion de cet élément
«ne résulte pas du hasard, car ses instigateurs sont certainement informés du passage de l’Etat du Cameroun devant le Comité contre la torture les 13 et 14 novembre 2024».
Le contexte de la diffusion de cette vidéo, poursuit-il, est d’autant plus sensible que le pays s’apprête à soumettre à nouveau son dossier pour sa réadmission à la Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique (Agoa), dont il est suspendu depuis janvier 2020 et ce alors que les officiels américains exigent, pour cela, des preuves, voire des listes des éléments des forces de sécurité sanctionnés pour des faits de torture.
«La publication de cette vidéo, en ce moment, participe donc manifestement d’une manœuvre des contempteurs du Cameroun, tendant à saisir cette double occasion pour ternir l’image du pays en portant, par ricochet, atteinte à l’intérêt supérieur de l’Etat ainsi qu’à sa souveraineté.»
La Cdhc souligne qu’en sanctionnant les auteurs des sévices contre l’artiste, et en l’indemnisant promptement, le Cameroun se conformera à une réputation solidement établie depuis quelques années et hautement appréciée des partenaires internationaux, consistant à réprimer de manière rapide et systématique toutes les violations emblématiques des droits de l’homme dans le pays.