Par Mon’Esse
Présenté comme fondateur/promoteur et actionnaire du projet Fly ZeJet, Christophe Semengue, évincé de la tête de la première compagnie aérienne régulière de droit privé au Cameroun, ronge son frein en attendant le verdict du tribunal administratif de Yaoundé, la capitale du pays.
Le 5 avril, une session du conseil d’administration a amené un groupe d’administrateurs à décider de la révocation de celui qui se targue d’avoir eu la charge de la fusion des forces de vente entre Air France et Klm.
Dans le groupe des factieux, un doigt accusateur est pointé sur l’homme d’affaires Christian Mataga, réputé proche du fils aîné du chef de l’Etat camerounais, Franck Emmanuel Biya, entré dans l’actionnariat (50%) en 2021, lequel a installé aux commandes de la compagnie Max Constant Mve Minsi.
Le confidentiel Africa Intelligence, qui s’en fait l’écho dans sa dernière livraison, indique que
«l’associé de Christophe Semengue a œuvré tout au long de l’année dernière pour opérer un rapprochement avec Camair-Co»,
une démarche qui à ses yeux pourrait prendre la forme d’une location, voire d’une cession des avions de Fly ZeJet à la compagnie aérienne nationale.
Selon la même publication, M. Semengue et ses soutiens voient d’un très mauvais œil cette démarche, qui tend vers une convergence d’intérêts, les soupçons du dirigeant étant renforcés par une grosse tentative de levée de fonds, en fin d’année dernière, bloquée par ses soins.
Affirmant avoir, pendant
«plus d’une vingtaine d’années d’une part et propriétaire unique et exclusif de la marque Fly ZeJet»,
le révoqué avait, dans une note d’information publiée le 15 mai, nourri
«l’espoir que ce passager et presqu’inévitable quiproquo dans le contexte de toute jeune entreprise naissante et innovante qui plus est d’un secteur aussi complexe qu’est l’aviation, soit l’occasion d’un reprofilage du projet ZeJet pour sa mise en orbite définitive».
Son vœu semble bien tardif, tant les intérêts donnent l’impression de l’avoir abandonné sur le tarmac au profit de la Camair-Co, qui ne serait pas mécontent d’effacer un concurrent de plus en plus envahissant du ciel national.
Fly ZeJet, qui a obtenu sa licence en octobre 2022, indique avoir transporté 12.000 passagers à la demande et 196 tonnes de marchandises en 9 mois d’activités, sur l’année dernière.
Avec un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de francs, sa flotte est constituée de 3 appareils à réaction Embraer ERJ 145, de fabrication brésilienne et d’une capacité de 50 places chacun.
«Il y a une dette fournisseurs importante à apurer en raison du non déblocage à date du fonds de roulement initialement prévu au projet et appelé sans cesse depuis le mois de janvier 2023, soulignait alors un communiqué de Fly ZeJet. Depuis mars 2023, l’entreprise fonctionne uniquement sur la base des fonds propres générés par le produit des contrats des vols réalisés.»