Par Arlette Akoumou Nga
« Un coup porté aux constantes de notre diplomatie ». Tels sont les mots d’Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre et opposante à Kaïs Saïed. Cette cheffe d’un parti se réclamant de l’héritage politique de l’ancien président tunisien Habib Bourguiba commentait samedi sur une radio tunisienne l’incident diplomatique entre la Tunisie et le Maroc suite à la présence du leader du Polisario à la Ticad.
Après que la Tunisie et le Maroc ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs suite à un communiqué virulent du ministère des Affaires étrangères marocain qui a aussi décidé de ne pas participer à la Ticad en raison de l’incident, c’est donc au tour de la classe politique tunisienne de commenter le « faux pas diplomatique », selon leurs mots, du président Kaïs Saïed.
Abir Moussi n’est en effet pas la seule à se faire entendre. L’ex-président Moncef Marzouki, critique de Kaïs Saïed et condamné par contumace à quatre ans de prison en Tunisie pour des propos qui portent atteinte à la sûreté de l’État, est sorti de son silence sur les réseaux sociaux. Dans un post Facebook, il a condamné ce qu’il juge être une rupture avec l’habituelle tradition tunisienne de vouloir aider à la réconciliation entre Rabat et Alger sur le Sahara occidental. Il a qualifié la réception du Polisario d’acte irresponsable et nuisible aux intérêts de la Tunisie.
Le Maroc, lui, continue d’exprimer son mécontentement et a annoncé annuler sa participation au championnat nord-africain de karaté qui doit avoir lieu à Tunis début septembre.