Par Arlette Akoumou Nga
«Je voudrais annoncer, pour la première fois, que la Turquie a décidé de se joindre à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice ».
a déclaré Fidan aux journalistes lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue indonésien, Retno Marsudi à Ankara.
« Nous soumettrons notre requête formelle à la Cour internationale de Justice une fois que nous aurons finalisé le texte juridique, mettant ainsi cette décision politique en action ».
a-t-il ajouté.
En vertu de l’article 63 du statut, les parties ont « le droit d’intervenir dans la procédure ». En avril, la Colombie, qui a annoncé mercredi la rupture de ses relations diplomatiques avec Israël, a formellement demandé à la Cij d’intervenir dans cette affaire. Le Nicaragua a fait de même en janvier. Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré que la Turquie collaborait avec des pays de la région et d’autres pays « prêts à reconnaître » un État palestinien dans le but de les convaincre de se joindre à cette affaire.
Fidan a rencontré lundi à Riyad le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, ainsi que ses homologues saoudien et yéménite, respectivement Saud ben Faisal Al Saud et Shaya Mohsin Zindani, en marge d’un groupe de contact mis en place par l’Organisation de la coopération islamique et la Ligue arabe discuteront d’un cessez-le-feu à Gaza.
Le ministre turc des Affaires étrangères s’est abstenu de préciser s’il avait discuté de la décision avec ses homologues étrangers.
« En tant que Turquie, nous continuerons à soutenir la Palestine sur toutes les questions ».
a-t-il déclaré.
L’Afrique du Sud affirme que les actions d’Israël constituent une violation de la Convention des Nations Unies sur le génocide de 1948. Dans une décision provisoire rendue en janvier, la Cour a déterminé qu’« il y avait un risque de préjudice irréparable au droit des Palestiniens à être protégés contre le génocide », a déclaré Joan Donoghue, qui vient de quitter son poste de présidente de la Cour internationale de Justice, dans une récente interview de la Bbc. Le tribunal a également estimé que l’Afrique du Sud avait le droit de porter l’affaire devant le tribunal et qu’Israël devait garantir l’acheminement d’une aide humanitaire accrue vers l’enclave palestinienne. Fidan a déclaré que son gouvernement travaillait sur cette démarche depuis des mois, mais que la décision intervient à un moment où Ankara intensifie ses actions visant à accroître la pression sur Israël après le revers subi lors des élections locales nationales du 31 mars.