Par Joël Onana
Sinan Ogan a créé la surprise, dimanche 14 mai, en obtenant 5,2% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle turque. Le candidat ultra-nationaliste se trouve désormais en position de faiseur de rois.
C’est un ancien membre du parti du Mhp (Parti d’action nationaliste), le principal allié de l’Akp (Parti de la justice et du développement) au sein de la coalition gouvernementale. Il entretient donc des affinités idéologiques avec les partisans de l’Alliance réunie autour du président sortant Recep Tayyip Erdogan.
Mais les formules qu’il a utilisées ces derniers jours laissent cependant songeur. Dans un entretien accordé à l’agence de presse Reuters, il a déclaré que « la lutte contre le terrorisme et le renvoi des réfugiés » constituaient des lignes rouges pour son Alliance. Le renvoi des réfugiés, sujet cher à l’opposition, pourrait faire l’objet d’un accord avec Kemal Kiliçdaroglu. Mais l’hostilité affichée de Sinan Ogan pour le mouvement kurde pourrait compromettre les négociations.
La marginalisation du parti pro-kurde du YSP (Parti de la gauche verte) ferait perdre à Kiliçdaroglu le soutien précieux de l’électorat kurde. La gauche sociale-démocrate se trouve à nouveau piégée par un nationalisme déterminant dans les dynamiques politiques en Turquie.