Par Arlette Akoumou Nga
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (RTÜK), affirme – sans plus de précisions – mener une enquête pour « insultes » et « dénigrement du peuple » suite à des plaintes de téléspectateurs en lien avec la soirée électorale. Les chaînes visées sont toutes des chaînes d’opposition habituées à ce genre d’enquêtes, très souvent suivies de sanctions.
Même si le RTÜK est décrit dans la loi comme « autonome et impartial », cette institution, dont les membres sont élus par le Parlement, et où les proches du pouvoir sont majoritaires, sanctionne systématiquement les mêmes chaînes, et épargne toujours les mêmes autres. En 2022, cinq des six chaînes d’opposition visées par cette nouvelle enquête ont reçu 54 amendes à elles cinq, pour un montant total de plus de 820 000 euros. À l’inverse, les chaînes les plus ouvertement pro-Erdogan n’en ont pas reçu une seule.
Le candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a jugé que le scrutin avait été le « plus déloyal » depuis des années en Turquie, en raison notamment de la couverture très déséquilibrée des médias publics. Selon Reporters sans frontières, Recep Tayyip Erdogan a notamment bénéficié de 60 fois plus de temps d’antenne que son rival sur la chaîne publique Trt Haber.