Par Arlette Akoumou Nga
Le gouvernement ukrainien a annoncé le 20 novembre le limogeage de Iouri Chtchygol, qui dirigeait depuis trois ans le Service d’Etat des communications spéciales chargé notamment de la cyberprotection des structures gouvernementales. Son adjoint a également été écarté. Le parquet spécialisé dans les affaires de corruption (Sap) et le bureau d’enquête national (Nabu) ont ensuite déclaré que Iouri Chtchygol était soupçonné d’avoir détourné en 2021 et 2022 62 millions de hryvnias (plus d’1,5 million d’euros) lors d’achat de logiciels à une société étrangère à des prix surévalués.
Ces fonds ont été transférés à l’étranger afin d’y être «légalisés et distribués entre les membres» du groupe criminel dont l’ancien responsable faisait partie, a accusé le Nabu dans un communiqué publié sur Telegram. Iouri Chtchygol a de son côté dit espérer pouvoir «prouver son innocence» au tribunal. «Tous les achats ont été réalisés dans le respect de la législation en vigueur», a-t-il affirmé dans une déclaration citée par l’agence Interfax-Ukraine. L’enquête vise pour l’instant Iouri Chtchygol, son adjoint et quatre autres responsables qui risquent jusqu’à six ans de prison, a ajouté le Sap sur Telegram.
La lutte contre la corruption, un mal endémique dans le pays, est l’un des critères fixés par l’Union européenne pour l’examen de la candidature de l’Ukraine, qui a reçu des dizaines de milliards d’euros d’aide occidentale depuis le début de l’invasion. Plusieurs scandales de corruption ont éclaboussé des responsables ukrainiens depuis plus d’un an, y compris au sein de l’armée.