Par Joël Onana
Le long convoi transportant les inspecteurs de l’agence onusienne est arrivé sur le site où les troupes russes sont présentes en force et une source ukrainienne au fait de la situation a expliqué à Reuters que la mission « pourrait finalement être plus courte que prévu ».
Selon l’Aiea et l’énergéticien public ukrainien Energoatom, le convoi a été retardé pendant trois heures jeudi matin à une vingtaine de kilomètres de la centrale, au niveau d’un point de contrôle encore tenu par les Ukrainiens, le temps que la situation redevienne sûre après les nouveaux bombardements intervenus dans la matinée aux abords du site.
Située dans la ville d’Enerhodar, à environ 120 kilomètres de la ville de Zaporijjia dont elle tire son nom, la centrale nucléaire que doivent visiter les inspecteurs de l’Aies est tombée sous le contrôle de la Russie début mars, peu après le lancement de l’offensive en Ukraine, mais son fonctionnement reste assuré par des techniciens ukrainiens.
Les abords de la centrale font l’objet depuis plusieurs semaines de bombardements récurrents dont Russes et Ukrainiens se rejettent la responsabilité, alimentant les craintes d’une catastrophe nucléaire et incitant plusieurs pays et organisations internationales à réclamer l’instauration d’une zone démilitarisée.
Kiev et Moscou se sont encore une fois accusés mutuellement d’être à l’origine des bombardements survenus jeudi matin alors que la délégation de l’Aiea était en route vers la centrale.
Les obstacles, de la part des Russes j’imagine, ou des Ukrainiens, seraient de ne pas avoir envie de parler avec cette mission d’inspection, mais je crois qu’il n’y aura pas d’obstacles. Je suis assez confiante sur la mission : les deux belligérants ont bien compris que peut-être que ça suffisait d’utiliser cette centrale nucléaire comme un objet de guerre. Ils ont vu que ça ne servait pas à grand-chose, et sont tous les deux d’accord pour laisser passer les experts et les avoir sur le site. Donc, je ne crois pas qu’il y aura énormément d’obstacles.
L’Aiea a indiqué qu’elle allait tenter d’établir une présence permanente dans la centrale, pourquoi ?
Ce serait une très bonne chose si effectivement (l’Aiea) arrive à avoir quelques experts qui restent sur place. Ça permettrait, à mon avis, l’arrêt des combats, autour de cette centrale en tout cas, parce que ce sont des gens indépendants, des gens (les experts) qui n’appartiennent à aucun des deux camps. Il serait très mal venu debombarder ou de tirer des missiles, alors que vous avez des gens complètement indépendants sur le site. Je pense que ça va permettre de calmer la bataille autour de ce site.