Par Léopold DASSI NDJIDJOU
La déclaration de la création de l’Apc à la 3ème Convention du Mrc a laissé beaucoup des alliés de ce parti dans la Plateforme pour la révision consensuelle du Code du Code électoral dans l’expectative. Si officiellement, rien n’a été dit dans ce sens, le silence lors du passage de cette Plateforme à la chaire de la Convention en dit long à ce sujet.
C’est Tomaïno Ndam Njoya qui a ouvert le bal des speeches des partis politiques amis invités à ces assises. Prenant la parole, elle s’est exprimée plutôt en tant que Porte-parole de la Plateforme. D’ailleurs elle va demander à tous les représentants et leaders des sept partis politiques qui font partie de cette Plateforme de la rejoindre au perchoir. C’est elle par exemple qui va donner la parole à Hilaire Zipang, le président du Mouvement progressiste (Mp). Au cours de leur intervention, on a compris qu’ici, les leaders des partis politiques n’étaient pas au parfum de la déclaration imminente de l’Apc.
Dans le même sens, on a remarqué l’absence des leaders tels que Cabral Libii du Pcrn, Joshua Osih du sdf, Pierre Kwemo de l’Ums, qui sont les partis ayant des élus. Cela signifie en clair des partis ayant le droit de présenter un candidat à l’élection présidentielle. Il se pose dès lors la question de savoir si le leader du Mrc n’a pas fait part de son projet à ses alliés sur la Plateforme pour la modification consensuelle du code électoral. Si tel est le cas, n’est-ce pas là un écueil à l’alliance le plus large des partis de l’opposition tant souhaitée ?
C’est là tout le sens du vocable prématuré surtout au moment où il se susurre qu’il est possible qu’à la rentrée parlementaire du mois de mars, un toilettage du corpus électoral voit le jour. A l’heure, personne ne peut savoir, si d’aventure une telle initiative est engagée, le sens ou la dimension de la modification proposée par le pouvoir. De toute évidence, le leader du Mrc n’est pas naïf et doit savoir les implications d’une telle déclaration à au moins un ou deux ans de l’échéance électorale. En deuxième lieu, à défaut d’avoir ouvert le sens de sa démarche auprès de la Plateforme, on comprend qu’il a préféré s’en remettre d’abord au leader du Fcc, Jean Michel Nintcheu, qui déjà avait précédemment annoncé la possibilité de s’allier à Maurice Kamto à l’élection présidentielle.
Le leader du Mrc annonce la porte ouverte à tous les autres partis politiques qui voudraient le suivre, mais il sait pertinemment que cette éventualité va se coxer. Il est difficile d’imaginer des partis politiques tels que l’Udc, le Sdf, le Pcrn, l’Ums ou le Mp pour ne citer que ces partis de la plateforme, s’allier à Maurice Kamto juste à sa demande. L’Udc et le Sdf par exemple sont des partis avec une expérience avérée en matière d’élection présidentielle au Cameroun. Il faut ajouter qu’au sein de l’opinion, et précisément dans les milieux du pouvoir, on recense les partis politiques ayant des élus, sans y compter le Fcc de Jean Michel Nintcheu. C’est dire que la naissance de l’Apc ne s’annonce pas facile, il va falloir couler la sueur, l’encre et de la salive pour que sa naissance soit actée.
Une sorte de naissance par césarienne. Pour autant, parce qu’il s’agit de politique au Cameroun avec une météo qui s’annonce particulièrement instable, toutes les éventualités font désormais partie de l’ordre du possible. Une chose est certaine, que cette naissance soit prématurée ou par césarienne, l’Apc si elle devra vivre, sera dans une sollicitude d’assistances ou de ralliements. En deux ans ou moins, on verra bien.