Avec Agences
un navire qui prend de plus en plus l’eau. Ils soupçonnent le Premier ministre d’avoir ignoré les accusations d’agressions sexuelles visant un député qu’il avait nommé à un poste politique clé. Mais ce mercredi midi, à la Chambre des communes lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement, Boris Johnson est resté droit dans ses bottes. Il a évoqué « un individu qui a depuis perdu son poste » et réaffirmé qu’il a « en horreur les abus sexuels et le harcèlement ».
Aux députés, dont certains conservateurs, qui ont expliqué que « cette crise paralyse l’action du cabinet », le Premier ministre a répondu qu’il poursuit « activement sa feuille de route ». Des propos qui n’ont pas convaincu le chef de l’opposition Keir Starmer : « C’est un spectacle pathétique qui marque les derniers jours de ce gouvernement ! » Qui a démissionné et pourquoi ? Hier soir, ce sont Sajid Javid, le ministre de la Santé, et Rishi Sunak, le ministre des Finances, qui ont démissionné à moins de dix minutes d’intervalle.
Le premier jugeant que les Britanniques étaient en droit d’attendre « de l’intégrité de la part de leur gouvernement » : « Il est clair pour moi que la situation ne va pas changer sous votre leadership – et vous avez donc perdu ma confiance », peut-on lire dans sa lettre de démission publiée sur Twitter. Le retrait du second intervient dans un contexte économique inflationniste particulièrement tendu. « Le public attend légitimement que le gouvernement soit conduit de manière compétente et sérieuse », ose le ministre des Finances dans sa lettre, également publiée sur Twitter. Les deux démissions chocs ont été annoncées alors que le Premier ministre venait de présenter des excuses après un énième scandale, reconnaissant avoir fait une « erreur » en nommant en février dans son gouvernement Chris Pincher, « whip » en chef adjoint chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.
Ce dernier a démissionné la semaine dernière après avoir été accusé d’attouchements sur deux hommes. Après avoir affirmé l’inverse, Downing Street a reconnu mardi que le Premier ministre avait été informé dès 2019 d’anciennes accusations à l’encontre de Chris Pincher mais qu’il les avait « oubliées » en le nommant. Et la vague de démissions s’est poursuivie mercredi, puisque 26 membres du gouvernement ont également annoncé ce matin avoir remis leur lettre de démission à Boris Johnson.
Will Quince, secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles, a démissionné deux jours seulement après avoir défendu avec ardeur le Premier ministre sur ce dossier sur les plateaux de télévision. Robin Walker, le ministre chargé des normes scolaires et Stuart Andrew, secrétaire d’État au Logement, évoquent dans leur lettre de démission