Par Arlette Akoumou Nga
«Le Tribunal de première instance (…) accorde l’ordre d’arrestation d’Edmundo Gonzalez Urrutia pour de graves» crimes, écrit le parquet sur les réseaux sociaux. M. Gonzalez Urrutia, 75 ans, ne s’est pas rendu à trois convocations de la justice – la dernière vendredi – qui voulait l’entendre au sujet du site internet de l’opposition qui le donne vainqueur de la présidentielle.
Le parquet avait ouvert début août une enquête contre Edmundo Gonzalez Urrutia et la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado pour «usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l’insurrection, association de malfaiteurs».
Semi-clandestinité
L’ancien ambassadeur, qui vit dans la semi-clandestinité, n’est pas apparu en public depuis le 30 juillet. Pour justifier ses absences, il a dit craindre une justice «sans garantie d’indépendance» et le procureur général Tarek William Saab qu’il accuse de se «comporter comme un accusateur politique». Le président socialiste Nicolás Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (Cne) qui n’a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique.
Une telle attaque est jugée peu crédible par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact. Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.