Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Le Ymca-Cameroun est en pleine mutation.
Vendredi 29 juillet, Dr. Alain-Douglas Wandji, le président national a chapeauté la clôture du Projet d’assistance et d’appui aux jeunes détenus au Cameroun (Paajedec). Un projet qui a connu une phase expérimentale ou pilote, et une phase d’exécution. Entré dans sa deuxième phase, il convient de retenir au chapitre des objectifs du projet, qu’il s’agissait de contribuer à l’amélioration des conditions des jeunes détenus des prisons de Mfou, de Monatélé et de Banganté.
De manière spécifique, le Ymca devrait faciliter le contact entre les jeunes détenus et leur famille, renforcer l’encadrement social et spirituel des jeunes détenus dans les prisons ciblées, apporter une assistance juridique à ces jeunes détenus, encadrer et former ceux-ci à la citoyenneté et aux activités génératrices de revenus et apporter un encadrement psychologique aux jeunes détenus des prisons ciblées. En ce qui concerne les activités à mener, il y avait l’éducation chrétienne, la paix avec Dieu, l’amour du prochain et toutes les thématiques qui sont en rapport avec l’éducation chrétienne.
Il y avait aussi la transition de vie, à savoir, l’intégrité, la responsabilité, l’autonomisation et la maladie mentale. Au chapitre de l’éducation civique et morale, l’unité nationale a été abordée, le concept « from Subject to citizen » (S2c), c’est-à-dire, de sujet à citoyen qui encadre les activités de Ymca. Il y a eu également l’autorité, la vie en communauté, et autres notions. En ce qui concerne les activités ludiques, les représentations théâtrales avec les détenus étaient au rendez-vous.
Il était question qu’ils montent des sketchs sur quelques thèmes dispensés. L’assistance personnelle, les moments d’écoute des détenus, pour les aider à améliorer leurs relations avec les autres détenus, et même le personnel de la prison. Avec les paras juristes, il y a eu des descentes aux parquets. Après leur formation, ils ont été déployés chaque semaine dans les prisons. Ils avaient aussi pour mission de descendre dans les parquets pour prendre connaissance des dossiers des détenus, d’acheminer les dossiers et les résultats d’audience dans les prisons.
Au chapitre des recyclages avec les gardiens de prison, l’association a eu des ateliers de formation avec les familles des détenus, la remise des dons Covid-19 dans les prisons, l’accompagnement à la réinsertion des ex détenus. Ils ont reçu par ailleurs une formation en pâtisserie en en coiffure homme. Ils ont été accompagnés pour le montage de leurs activités génératrices de revenus. Au bout de deux ans et demi de l’implémentation du Paajedec, les statistiques sont assez parlantes.
On retient globalement que 43 volontaires et 23 paras juristes ont été formés.
Pour les formations éducatives données dans les prisons, 493 personnes ont suivi les formations, notamment 231 à Mfou, 203 à Monatelé, 31 à Ngoumou et 28 à Bangangté. Pour ce qui est des formations qualifiantes, 122 personnes ont été formées, à savoir 46 à Mfou, 46 à Monatélé, 30 à Ngoumou. Cette formation portait essentiellement sur la sérigraphie et de la coiffure. En ce qui concerne l’accompagnement juridique, le Ymca a travaillé avec 371 personnes. Au compteur des effectifs des détenus relâchés suite à l’intervention de l’association, il se cumule à 57 personnes, dont 5 à Mfou, 45 à Monatelé, 4 à Mgoumou et 3 à Bangangté. Pour ce qui est de la médiation avec les familles, l’Union chrétien des jeunes gens a établi les contacts avec 92 familles des détenus. 171 gardiens de prison ont bénéficié de la formation recyclage.
Pour ce qui est de l’accompagnement psychologique, 231 personnes ont été touchées. 41 familles ont été formées dans le cadre de ce projet. 8 cas de détenus ont été confiés aux avocats pro bono. 4 ex détenus formés à des métiers tels que la pâtisserie et la coiffure. 1400 masques, en plus du savon, de l’eau de javel et les désinfectants ont été distribués dans les différentes prisons ciblées lors de la période Covid-19.
Ymca-Cameroun sur la sellette
Le Ymca- Cameroun et son président Alain-Douglas Wandji sont décidément dans une phase de pleines activités au milieu des jeunes au Cameroun.
Abstraction faite du Paajedec, il convient de noter que Ymca est membre de l’Alliance africaine des Ymca, et dans cette organisation, Ymca-Cameroun a un rôle clé car il est membre du bureau, parmi les officiers de l’Alliance africaine qui regroupe trois pays. Le Cameroun est de ce fait trésorier pour l’Alliance africaine. Il est également membre pour l’Alliance mondiale et présent dans différentes commissions techniques où il apporte son expertise.
Par ailleurs, comme l’a indiqué le président de Ymca, « nos hauts responsables ont déjà eu l’honneur d’être reçus ici plusieurs fois par le ministre de la Jeunesse, et aussi par certains hauts responsables du Premier ministère. Nous venons encore d’accueillir la semaine dernière le secrétaire mondial qui est venu clôturer à la fois un séminaire international que nous organisions à Kribi avec les autres venus de Danemark et d’Afrique du Sud, avec une trentaine de participants ».
Dans la foulée, il a précisé qu’on formait ainsi selon que les choses avaient été pensées au Cameroun. Nous avons pensé au Cameroun, confie-t-il, et nous avons proposé aux partenaires le concept de « world global citizen », nous formons des jeunes qui se considèrent comme des citoyens du monde.
Dans ce sillage, c’était la troisième cuvée et la deuxième fois que le Cameroun abritait ce séminaire, le deuxième ayant eu lieu en Afrique du Sud. Le Secrétaire général de l’Alliance mondiale a d’abord clôturé ce séminaire le dimanche 24 juillet 2022 à Kribi avant d’ouvrir officiellement le camp national 2022 qui s’est tenu du lundi 25 au samedi 30 juillet 202. Il a connu la participation de 300 jeunes regroupés à Mva’a dans l’arrondissement d’Okola. L’ouverture officielle a eu lieu mercredi le 27 sous la présidence du représentant du ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique. Dès l’ouverture, le Secrétaire général mondial est tout de suite retourné à Genève où se trouve le siège social. Au niveau mondial, a poursuivi le Dr Wandji,
« nous venons d’adopter la vision 2030 qui va s’implémenter à tous les niveaux avec un certain nombre de piliers ».
« nous les accueillons, nous les formons, le réarmement moral et civique, et ensuite on les aide, de tous petits fonds, pour nous c’est symbolique pour leur autonomisation ».
Les réfugiés ne sont pas en reste.
« Nous avons commencé à Bertoua, nous avons encadré plusieurs réfugiés ici également, on encadre et je pense que nous avons clôturé certaines phases de ces projets »,
confie le chrétien convaincu à l’assistance.
Il y a tout autant plusieurs autres avec les enfants de la rue. Là c’est le ministère des Affaires sociales, il y a un groupe qui est actuellement en train d’être pris en charge pour commencer des petits projets. Pour présenter le Ymca, son président nationale indique qu’il s’agit d’une une organisation chrétienne de la société civile, qui agit dans notre société et qui s’intéresse particulièrement aux jeunes où qu’ils soient.
« Nous les recherchons et nous essayons de répondre à leurs préoccupations, nous essayons de les mettre ensemble également, pour les sortir de la pauvreté et bien d’autres situations dans lesquelles ils peuvent être. Notre vision est de renforcer les capacités des jeunes pour la renaissance africaine parce que nous croyons qu’au-delà de notre pays, il faut que notre continent soit uni pour faire face aux différents défis qui se présentent à lui. L’Afrique doit vraiment se mettre ensemble. »
Ymca a cinq principales valeurs : l’unité, l’engagement, l’autodétermination, l’intégrité et la responsabilité. Le Ymca est arrivé au Cameroun dans les années 1920 et le tout premier groupe s’est affilié à l’Alliance française des Ucig en 1924. Ce n’est qu’en 1951 que l’Alliance nationale des Unions chrétiennes de jeunes gens voit le jour. L’organisation est déclarée d’utilité publique au Cameroun en 1955 et sur le plan africain, elle devient co-fondatrice de l’Alliance africaine des Ymca en 1977. Aujourd’hui, le Ymca-Cameroun est présent dans les 10 régions du pays et se compose de 9 branches et 70 unions locales, une centaine de clubs avec plus de 2 000 membres régulièrement inscrits et plus de 10 000 sympathisants.